EDWARD ROBERT HUGHES : L'ART DES FEES

Edward Robert Hughes : "Coeur des Neiges"

Il est temps de rendre hommage à celui dont ce blog a choisi pour emblème la sublime oeuvre "La Nuit" : le préraphaélite Edward Robert Hughes. Les allégories fantastiques et oriniriques de cet artiste sont des chefs-d'oeuvres de l'Art Victorien.

La Nuit
J'ai eu un peu de mal à réunir des informations afin de publier une biographie sur ce blog, j'ai dû traduire 1 ou 2 documents, (mes cours d'Histoire de l'Art avaient trop peu mentionné cet artiste), glané d'autres infos sur de vieux bouquins, mais j'y suis parvenue... (Ce matin j'ai trouvé un pot vide de Mamy Nova à coté de mon ordi... Hier soir j'etais tellement absorbée que j'en ai oublié de faire le ménage sur mon bureau ! Pas mon habitude ça ! lol) Ce qui revient à dire que l'Art de E-R Hughes est passionnant, tout autant que celui de Frits Thaulow, Carl Larsson, et tant d'autres artistes devant le talent desquels on oublie l'heure et presque où l'on habite ! lol

Le Jour
Edward Robert Hughes naquit dans le quartier de Clerkenwell à Londres le 5 Novembre 1851 (j'ai 2 sources : 1847 et 1851, la seconde revient le plus souvent donc je retiens celle-ci). Encouragé par son oncle, (Edward-Robert Hughes était le neveu d'Arthur Hughes, (1832-1915) également illustrateur et peintre préraphaélite, lui-même ami de John Everett Millais) Edward Robert entra à la Royal Academy School, son modèle était Edward Burnes Jones, dont il chercha à s'inspirer des oeuvres.

Portrait de Rosalind
Puis, il devint proche de Charles Fairfax Murray, et commença à exposer à la Royal Academy en 1872, époque à laquelle il possedait un atelier Beaufort Street à Chelsea, il rencontra enfin Edward Burne-Jones ainsi que le poète George MacDonald.

Fantaisie du Crépuscule

Après son mariage avec Elysa Emily Davies, (sa première fiancée etait decédée avant leur mariage et ce malheur avait laissé l'artiste en proie à la depression) Hughes produisit nombre de portraits et de nus, il exposa régulièrement à la Royal Watercolour Society, puis à l'Institution Britannique, et à la galerie Grosvenor. Son attrait pour les oeuvres inspirées par la Litterature Italienne, confèrent à ses travaux une atmosphère de mysticisme, en particulier ses bleus et ses ors teintés de blanc, aux effets diaphanes...

Dissipation des Nuages pour la Bienvenue au Jour (Merveilleuse et délicate allégorie ! Est-ce la Lune ? Est-ce le Jour lui-même qui dissipe les nuées en le Ciel de l'Aube afin d'un Renouveau ? Je pencherai pour la Lune, vu l'inclinaison du corps, élégant et gracieux croissant qui s'endort doucement, en nettoyant les nues autour d'elle, comme on le ferait nous-même de la buée sur une vitre... Magnifique !)

E-R Hughes fut élu ARWS en 1891 et choisit comme travail de fin d'Etudes un thème mystique inspiré par un vers de Christina Rossetti (l'épouse de l'artiste Dante Gabriel Rossetti) "Amor Mundi". Il devint Vice-président de la Royal Watercolour Society de 1901 à 1903. Chargé de cours au London County Council, l'artiste était très aimé et respecté par tous, car l'homme refletait un heureux caractère, à la fois simple et peu vaniteux de son talent, une vertu peu courante.

Walkyrie
L'Art de Hughes est apprécié en Autriche et en Allemagne, en 1895, il obtint une Reconnaissance internationnale à la Biennale de Venise grâce à une peinture intitulée "Biancabella et Samaritana" à connotation érotique, d'après un conte de fée italien de Giovanni Francesco Straparola.

La Vigilance de la Walkyrie

L'artiste avait commençé sa carrière en qualité de préraphaélite, à l'instar de Edward Burnes Jones, puis il se tourna vers le Symbolisme. La majorité de ses oeuvres sont des aquarelles et des gouaches, pour la plupart, inspirées par la litterature Shakespearienne. Les plus connues restent "La Veillée du Milieu de l'Eté" (Midsummer Eve) et la "Nuit et Son Chariot d'Étoiles", mais bien d'autres merveilles sont de sa main.

"Midsummer Eve" la Nuit des Fées...

Nuit et son Chariot d'Etoiles

Minutieux perfectionniste, Hughes expérimenta d'ambitieuses techniques. Son oeuvre se caractérise par une observation méticuleuse de la Nature qu'il sublimait. On connait sa version de "Lumière du Monde" à l'intérieur de la Cathédrale St Paul à Londres et "Lady of Shalott" qu'il termina en grande partie afin d'assister William Holman Hunt agé et quasiment aveugle.

Lady of Shalot

Lumière du Monde

Très populaire et sociable, homme de bonté, il mourut dans son sommeil le 23 avril 1914 dans sa maison de campagne qu'il avait achetée en 1913, au cottage n°3 Romeland, à St. Alban, dans le Hertfordshire, le lendemain d'une opération chirugicale

Portrait de Jeune Fille

Amor Mundi de Christina Rossetti

“Oh where are you going with your love-locks flowing
On the west wind blowing along this valley track?”
“The downhill path is easy, come with me an it please ye,
We shall escape the uphill by never turning back.”

So they two went together in glowing August weather,
The honey-breathing heather lay to their left and right;
And dear she was to dote on, her swift feet seemed to float on
The air like soft twin pigeons too sportive to alight.

“Oh what is that in heaven where gray cloud-flakes are seven,
Where blackest clouds hang riven just at the rainy skirt?”
“Oh that’s a meteor sent us, a message dumb, portentous,
An undeciphered solemn signal of help or hurt.”

“Oh what is that glides quickly where velvet flowers grow thickly,
Their scent comes rich and sickly?”—“A scaled and hooded worm.”
“Oh what’s that in the hollow, so pale I quake to follow?”
“Oh that’s a thin dead body which waits the eternal term.”

“Turn again, O my sweetest,—turn again, false and fleetest:
This beaten way thou beatest I fear is hell’s own track.”
“Nay, too steep for hill-mounting; nay, too late for cost-counting:
This downhill path is easy, but there’s no turning back.”
Source: The Norton Anthology of Poetry, Third Edition