samedi 6 juillet 2024

LE STYLE RENE GRUAU

René Gruau
1985



Elégance, classe, aucun qualificatif n'est de trop pour les illustrations et affiches de René Gruau. Peut-on parler de style ? Incontestablement oui ! Gruau, c'est un trait noir sans superflu, efficace et raffiné, qui parcourait le papier pour interpreter la plus mythique, la plus célébrée et la plus rayonnante des femmes, l'incarnation de l'esprit français : la Parisienne. Raison pour laquelle mon précédent billet sur René Gruau était uniquement centré sur les Parisiennes. Je vais m'attacher sur ce billet-ci, à l'artiste qu'était ce grand dessinateur publicitaire. 


(c) René Gruau pour YSL




(c) René Gruau
Arlequin




René Gruau
Marcel Rochas
Robe d'Après-Midi 
1946

Le Premier Siècle de René Gruau
Editions Thalia

Ouvrage à vous procurer si vous êtes, comme moi, une grand fan de l'artiste. On ne doit le trouver maintenant que sur Rakuten ou autre plateforme de ce genre...

(c) René Gruau
pour Givenchy 

René Gruau 1955
(c) René Gruau
Portrait de Catherine Deneuve
1990



J'en arrive à la petite surprise promise dans mon précédent billet... J'ai eu la joie de rencontrer monsieur Gruau. Je vais rendre hommage en passant à Monsieur Pierre Dardel, mon professeur d'anatomie artistique et de dessin d'Académie, directeur de mon école d'Art et néanmoins ami, (un petit merci cela ne mange pas de pain lol et me fait plaisir, car cet artiste m'a tout appris) car sans Pierre Dardel, je n'aurais pas eu la chance de croiser René Gruau. La toile qu'il nous confia cette année là en qualité d'invité d'honneur du Salon AMOPA, s'appelait "Le Choix" et j'ignorais à cette époque que le grand dessinateur de publicité et de mode dont j'admirais le talent dans les magazines était aussi artiste peintre. Madame Gruau s'était occupée de tout, elle était l'épaule sur laquelle chaque artiste rêverait de s'appuyer, elle laissait à monsieur Gruau le loisir de parler avec ses admirateurs, le soin des dédicaces, elle s'occupait de tout le reste, gestion, logistique, organisation, questions pratiques... Deux personnes d'une extrême gentillesse, et le sourire de monsieur Gruau, revu un mois plus tard à la Galerie de Nesle, sourire accompagné d'un regard bleu pervenche, me laisse, de ces moments, de ces mots échangés, un excellent souvenir.




"Le Choix" (c) René Gruau
Photo Nathanaëlle C.

Dans cette oeuvre, (pardon pour le flou, c'est la photo du dessous, je n'ai pas mieux, j'avais surtout pris des vues d'ensemble et le numérique n'existait pas encore lol) on retrouve le goût de l'artiste pour la haute couture, la robe blanche étincelle, le tissu soyeux accroche la lumière d'une manière saisissante. On ne voit que ce personnage central, sur qui "le choix" s'est posé...


Photo Nathanaëlle C.





samedi 23 décembre 2023

PIERRES FINES (2e PARTIE)

Kawase Hasui
L'Etang au Sanctuaire de Benten à Shiba
1929


L'AGATE

Du grec akhatês, l'Agate doit son nom à une rivière de Sicile dans laquelle on la trouvait en abondance. En lithothérapie, l'agate nous ramène en phase avec la nature, elle est la pierre idéale pour apaiser les lieux de vie. On la trouve au Brésil, au Rio Grande do Sul et en Uruguay, ainsi qu'au Québec, sur le Mont Lyall en Gaspésie.





Joaquin Sorolla y Bastida
Maria at the Beatch - Biarritz
1906
Impressionnisme

L'AIGUE-MARINE

Aucune pierre fine ne porte mieux son nom que cette gemme couleur d'eau de mer...  Aigue Marine signifie "Eau de la Mer". Son orient offre une infinie variété de bleus, du plus léger et subtil, à celui des mers tropicales, et comme l'océan, elle offre une infinité de nuances... L'Aigue-Marine est une variété de Béryl, son bleu d'eau de mer est proche de celui de la Topaze Bleue. On la trouve au Mozambique, au Nigéria, en Zambie, à Madagascar et au Brésil.





Jean-Gabriel Domergue
Portrait de la Baronne Beatrice
à la Villa Ephrussi
1919

LA CITRINE

C'est une pierre fine rare, limpide, naturellement jaune d'or. L'époque romantique lui a réservé une place privilégiée en l'associant à l'or, et ainsi créer des bijoux de lumière chaude et douce. La Citrine est une variété de Quartz, elle doit sa couleur jaune à la présence d'oxydes de fer. Le terme "Citrine" vient du latin "citrus" pour qualifier sa couleur citron. On la trouve fréquemment dans les mêmes gisements que l'Améthyste. Elle se trouve à Madagascar, au Mozambique, en Zambie, en Tanzanie, en Bolivie, en Uruguay).


Eugène Janson
Stora Nygatan
1898


LA TANZANITE

La Tanzanite est une zoïsite transparente de la famille des silicates. Sa couleur varie du bleu au violet en raison de la présence de chrome et de vanadium (on en trouve très rarement des vertes, oranges, jaunes et roses). Son nom vient de la Tanzanie où elle fut découverte bien avant d'en extraire au Kenya.




Anders Zorn
Maria Ols
1918
LE GRENAT
Le Grenat est du silicate d'aluminium et de fer, elle va du rouge violacé au brun. Son nom, malum granatum, signifie "pomme à grain": grenade. Les gisements se trouvent un peu partout sur la planète : Autriche, Tchécoslovaquie, Sri Lanka, Brésil, Inde, Afghanistan.





Claude Monet
Grand Canal
1902


LE LARIMAR
Une pierre vénitienne ! C'est en Vénétie, à Fitta Soave près de Vérone, et en République Dominicaine que l'on exploite le Larimar, devenue pierre fine depuis 1979. Bleue comme les eaux du Canalazzo ! 





Ce billet fait suite à la première partie de la série "Pierres Fines" paru en octobre 2016, j'insère ici le lien : Clic car cela remonte à loin... 
Afin d'illustrer chaque pierre, j'ai choisi une oeuvre dont la couleur dominante se rapproche le plus de l'orient de la gemme.

samedi 9 décembre 2023

LES HEURES ET LES SAISONS D'HENRI LE SIDANER

 

Henri Le Sidaner
Automne
1923

Henri Le Sidaner... Ce fut grâce à Frits Thaulow, dont il était l'ami, que j'ai découvert cet artiste, il y a longtemps maintenant, et à qui je n'avais pas encore consacré de billet sur ce blog, malgré qu'il fasse partie de mes artistes favoris.


Henri Le Sidaner
Place de la Concorde
1909



J'aime par-dessus tout ses transparences, ses atmosphères délicates et lumineuses, si bien retranscrites, si bien approchées, imbibées, offertes, à l'oeil du spectateur. On entre dans un tableau d'Henri le Sidaner, comme on entre dans une brume à l'automne, ou dans une aube de printemps. C'est doux, c'est magnifique, ça me parle.



Henri Le Sidaner
Un Soleil Matinal, Venise


Henri-Eugène Le Sidaner, fils d'un capitaine au long cours, était né à Port-Louis, sur l'Île Maurice, le 7 août 1862. Il passa son enfance à Dunkerque, et partit étudier la peinture à Paris où il devint élève aux Beaux-Arts en 1882. Le Sidaner était fasciné par la peinture d'Edouard Manet et par l'impressionnisme, qu'il découvrit lors de son arrivée dans la capitale. En 1884, il entra dans l'atelier de l'artiste pompier Alexandre Cabanel, qui sera toujours pour lui un indéfectible soutien.



Henri Le Sidaner
Bec de Gaz, Nuit Bleue, Venise 
1906


C'est à Etaples que l'artiste reçut une sorte de révélation, lors de son arrivée à la Compagnie des Peintres Français et Etrangers, dont il dira : "J'ai le souvenir le plus émouvant du jour et de l'heure où je subis l'impression inoubliable de mon arrivée à Étaples, de ce bain dans l'air et la lumière, de la sensation de vie saine et vierge qui m'attendait." Le Sidaner resta travailler à la Compagnie des Peintres Français et Etrangers jusqu'en 1893.




Henri Le Sidaner
Grand Canal au Clair de Lune
1905



En 1887, il exposa au Salon des Artistes Français, son style et ses sujets n'étaient pas encore ceux pour lesquels il reste célèbre, il s'agissait surtout de jeunes bergères ou de tableaux aux sujets plus religieux.

Henri Le Sidaner
Pont des Soupirs vu depuis le Ponte Della Paglia
1906



En 1892, il visita l'Italie et la Hollande, où il se lia d'amitié avec l'artiste norvégien Frits Thaulow, et son style s'affirmaIl quitta Etaples pour Paris et pour ainsi se rapprocher des artistes symbolistes, et rejoindre la Société Nationale des Beaux-Arts, puis celle des Peintres et Sculpteurs.


Henri Le Sidaner
Grand Canal, Venise
1914


L'artiste mourut à Versailles en 1939, où il s'était retiré après avoir vécu à Gerberoy, une ville du département de l'Oise, qui ne l'a pas oublié, car elle fait revivre les belles heures du peintre en ouvrant les jardins de sa maison à la visite, jardins qu'il a peint et tant aimés.



Henri Le Sidaner
Le Soir sur la Maison
1925


Henri Le Sidaner
Pont des Soupirs
1912




Henri Le Sidaner
Neige dans le Jardin à Gerberoy
1924


Henri Le Sidaner
Le Dimanche
1898


Henri Le Sidaner
Canal à Bruges, Hiver
1899


Henri Le Sidaner
Le Jardin Blanc au Crépuscule
1924

jeudi 21 avril 2022

WATERHOUSE, LE PRERAPHAELITE MODERNE


John William Waterhouse
L'Esprit de la Rose
1908



C'est dans l'atelier romain de ses parents artistes, William et Isabela Waterhouse, que John William Waterhouse passait ses journées d'enfant, et grâce à cela, vit naître sa passion pour la peinture, la sculpture et l'Antiquité. 
De Rome, où l'artiste naquit en 1849, ses parents rentrèrent à Londres lorsque le jeune John William eut 5 ans. Baptisé le 6 avril 1849, certains historiens de l'art pensent que l'artiste serait né entre le 1er et le 23 janvier.


John William Waterhouse
A Tale from the Décameron
1916


















Son père entreprit de lui apprendre la peinture, le jeune élève l'assistait dans son studio et prenait des cours à la South Kensington School, près de son domicile et du Victoria and Albert Muséum  où il allait copier des oeuvres ainsi qu'à la National Gallery.

John William Waterhouse
Flora et les Zéphyrs
1898


John William Waterhouse
Echo et Narcisse
1903


Admis à l'Académie Royale des Arts en 1870, et dans les années qui suivirent, l'artiste commença à se faire connaître grâce à des oeuvres plutôt classiques. Ces oeuvres, d'une grande originalité, pourtant souvent mélancoliques, dévoilaient sa fascination pour la mort et le royaume des ombres, et à ses sujets  empruntés à la mythologie gréco-romaine, dans la veine de Frederic Leighton ou de Lawrence Alma-Tadema.




En 1874, Waterhouse présenta l'Allégorie "Sleep ans His Half-Brother Death", (Le Sommeil et son Demi-Frère la Mort, représentés par Hypnos et Thanatos)  à l'exposition d'été de la Royal Academy où il eut beaucoup de succès. 

 
John William Waterhouse
La Fileuse
1874

L'artiste devint membre associé de l'Académie Royale en 1885 et un membre à part entière en 1895. Et avant d'en démissionner en 1889, il fut aussi élu au Royal Institute of Painters in Watercolours en 1883, année de son mariage avec Esther Kenworthy, fille d'un professeur d'arts.

Consulting the Oracle
John William Waterhouse
1884

"Consulting the Oracle" apporta à Waterhouse des retours favorables, car le tableau fut acquis par sir Henry Tate, ainsi que The Lady of Shalot, tableau inspiré par le poème de Tennyson (Elaine d'Astolat, jeune femme amoureuse de Lancelot, amour qui n'est pas payé en retour), exposée à l'Académie en 1888. Il en fera deux autres versions en 1896 et en 1916.


La Dame de Shalot
John William Waterhouse
1888


C'est autour de 1890, que ses tableaux rendirent hommage à la femme, à l'eau et à la nature, dans une série de toiles parfois énigmatiques, aux riches couleurs et aux atmosphères particulières, avec un rendu final qui captive toujours le regard. Waterhouse empruntait ses sujets dans les oeuvres d'Ovide, de Dante, de Keats, Boccace, Shakespeare et Shelley.


John William Waterhouse
Hylas et les Nymphes
1896


Hylas et les Nymphes 1896 (détail)


Circe Individiosa
John William Waterhouse
1892

On dit l'artiste proche des Symbolistes, sa Circé Individiosa en est un parfait exemple, mais Waterhouse était totalement un peintre de son temps, qualifié aujourd'hui de "préraphaélite moderne" car sensiblement capté par le vent novateur de la facture des impressionnistes français, et par la scène artistique parisienne de la seconde moitié du XIXe siècle. Fidèle au monde de la mythologie et des légendes, il fut aussi inspiré par la musique et la poésie. 

John William Waterhouse
Circé 
1911



Parmi ses oeuvres les plus magistrales, on retrouve Ophélie, Circé, Hylas et les Nymphes, la Belle Dame Sans Merci, Echo et Narcisse... De magnifiques oeuvres que l'artiste exposait à la Society of British Artists, à la Dudley Gallery, à la Grovenor Gallery ou à la New Gallery par la suite.


John William Waterhouse
Les Danaïdes
1906

Waterhouse reçut une médaille d'argent à l'Exposition Universelle de Paris en 1889.
L'artiste disparut le 17 février 1917, on peut voir sa sépulture au cimetière Kensal Green à Londres.

John William Waterhouse
Les Cueilleuses d'Oranges
1890


John William Waterhouse
Destiny
1900


John William Waterhouse
The Charmer
1911

John William Waterhouse
Juliette
1898

John William Waterhouse
Ophélie
1894


John William Waterhouse
La Boule de Cristal
1902