lundi 10 août 2009

CLAUDE MONET : L'EMOTION DU REGARD

"Monet n'est qu'un oeil, mais quel oeil !"
Paul Cezanne.
"La couleur est mon obsession de chaque jour, ma joie et mon tourment"
Claude Monet.
Camille en Japonaise
"Si je suis peintre, c'est à Eugène Boudin que je le dois"
Claude Monet


Monet peint ce qu’il voit et rien que cela. L’impression que lui procure la beauté de la nature sublimée par la lumière est son seul sujet. Peu à peu, toute présence humaine s’effacera de ses toiles.

Sainte Adresse
L'artiste a évoqué maints sujets à toute heure et au même endroit, des sujets dont la couleur suit la lumière, où le pinceau épouse le mouvement ou la matière. Monet n’a pas son pareil pour évoquer l’osmose entre l’air, l’eau et la lumière.


Bras de Seine à Argenteuil
Les œuvres de Claude Monet sont imperméables à toute autre émotion du peintre qui ne soit pas celle du regard. L’artiste recherche l’instantanéité, un monde unifié par l’intensité, plus ou moins forte, de la lumière. Rien n'est figé, les contours sont fluides et vivants...

San Giorgio Maggiore

La Salute
Venise... l'Italie...Voyage obligé pour les peintres, source et éducation de la lumière... Ici Santa Maria della Salute et San Giorgio Maggiore.


Le Pont Japonais sur le bassin aux nymphéas - au clos Normand, demeure de Claude Monet à Giverny (Eure)
Pour Claude Monet, le monde est un recueil dans lequel son œil cherche une complicité secrète avec la peinture, un écho de cette surface plane, diamantine, comme l’est l’étang aux nymphéas, où des signes colorés traduisent l’impression. Monet est encré dans le monde et n’en fait pas abstraction, mais il est bien trop peintre pour ne pas le voir comme une toile possible. Sa confiance dans le réel, dans le visible, est instinctive, les voies de la peinture passent par lui.

Melons et pêches
le Bassin aux Nymphéas

Du réalisme des "Melons" à l'impalpable des "Nymphéas"...le style s'epure, s'aère, se fluidifie, voici l'incomparable oeil de Monet.
Après son service militaire en Algérie, où il eut la révélation de la lumière méditerranéenne, Monet étudia dans l’atelier de Charles Gleyre et devint l’ami d’Eugène Boudin, de Pierre Auguste Renoir, d’Alfred Sisley, et de Frédéric Bazille. Réfugié à Londres pendant la guerre de 1870, l’artiste découvrit les oeuvres de Constable et de Turner, et chercha à rendre l’atmosphère humide et brumeuse de la ville

Installé à Argenteuil, (1872 à 1876) avant d'acheter son domaine de Giverny, Claude Monet travailla sur un bateau transformé en atelier, et étudia l’air et la lumière...

Pont de Charring Cross

Sa toile de 1872 « Impression Soleil Levant » (qui était en réalité un soleil couchant !) inspira à Louis Leroy, critique d’Art du journal Charivari, le terme, péjoratif à cette époque, d"impressionnisme".


La manière de Monet pour suggérer les volumes par quelques taches de couleurs l’amena à détruire la notion académique de la forme, et bien qu’il se défendit de ne rien faire d’autre que du réalisme, l’artiste imposa une vision subjective, notamment avec sa série des Nymphéas. Les formes s’y désintègrent en masses légères et lumineuses de couleurs intenses et vibrantes jusqu’à atteindre, sur certaine toiles, la quasi non-figuration. Ainsi le Maître des Impressionnistes fut considéré comme un précurseur par les tenants de l’abstraction lyrique.

Le jardin de Giverny

Monet cultiva son jardin de Giverny avec un soin méticuleux. Ce jardin où, à certains endroits, comme ici "les Iris", une seule variété à la fois est plantée afin de ne créer qu’un tapis de couleur, amorce un rapport nouveau au motif à peindre, plutôt que de le chercher dans la nature, Monet le construisit lui-même dans le dessein de le peindre.



L’œuvre se constitue dans le réel avant de devenir peinture. Le Bassin aux Nymphéas est le fruit de cette démarche. Le goût de l’époque pour l’Orientalisme ainsi que la contemplation quotidienne de sa collection d’estampes du peintre nippon Hokusai, ne sont pas étrangers au caractère japonisant du bassin. Mais on retrouve surtout en celui-ci la fascination que Monet éprouvait pour cette surface magique entre toutes : le miroir d’eau…



Cet espace plat révèle la profondeur imaginaire du reflet. En 1914, Monet peint les "Nymphéas" qu’il offrira à l’Etat en 1926. Ils seront installés en 1927 au Musée de l’Orangerie construit en ovale pour les accueillir, selon les voeux de l’artiste. Monet souhaitait ainsi que le spectateur fût au milieu de l’étang, au cœur d’un monde aquatique, unifié, fibreux et coloré, fait de peinture, sans autre horizon que l’eau qui l’enveloppe à perte de vue…
Magnifiques et immortels Chefs-d'oeuvre ! Merci monsieur Monet.

Claude Oscar Monet
Paris 14 novembre 1840 - Giverny 5 decembre 1926.



Texte : Nathanaëlle C.

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