Ah oui je hais l'été ! Surtout en ce moment avec cette canicule ! Si vous êtes comme moi, (ou pas) je vous conseille ce petit bijou de livre, il est de circonstance ! lol Il n'est pas vraiment récent, mais il me fait mourir de rire chaque fois que je l'ouvre pour relire un chapitre ou deux, car on y revient souvent pour en reprendre "une tranche" tant il est savoureux ! lol (De plus il se lit très vite !). Cette petite pépite de drôlerie est de Claude-Henri Buffard, elle est parue aux Editions Mille et Une Nuits, le 16 mai 2007. Toute petite pépite truculente et drôle de 111 pages et 146 grammes de bonne humeur ! De quoi vous faire oublier un instant ces températures extrêmes, cloitrée dans votre "home sweet home", pour vous secouer de rire sous le souffle tiède du ventilo (malgré la bouteille de glaçons congelés posée devant), juste un peu vautrée sur le canapé trop chaud... :D
Vous pouvez encore la commander chez votre libraire favori. ;)
Petit extrait :
"Saison du prêt-à-suer, l'été transpire de promesses non tenues. Les matins enchanteurs ne débouchent que sur la laideur crue de la journée, les voluptueuses soirées n'ouvrant que sur des nuits d'insomnie, de sudation et de moustiques. L'été, les débordements de chair me font honte, la plage m'horripile, les maîtres-nageurs me font sourire, les body-buildés me font pouffer, les strings me font glousser, le farniente m'anéantit, la sieste me fait périr, le pastis : je n'en peux plus, le soleil me fait ruisseler, les allergies me font boutonner, les juilletistes me font haïr les aoutiens, les tubes de l'été me rasent, la vacuité me fait mourir. L'été tout pue, tout sue, des aisselles aux poubelles. L'été dégouline. Du beurre du petit déjeuner oublié sur la table de la terrasse au cerveau inutilisé qui tourne à la sauce blanche sur le sable de la plage, l'été est la saison du devenir-mou. On se regarde mollir ensemble, le cul sur la serviette ou le corps incurvé dans une chaise longue. On aime le mou que l'on devient. On est bien. On se veut mou, on se vautre mou, on se demande même à haute voix comment on a pu ne pas l'être plus tôt. On voudrait que ça ne s'arrête jamais. On se roule dans l'instant présent comme les chiens des villes dans le sable. On reviendra l'année prochaine... Je hais l'été. Belle saison, vos beaux jours me font mourir d'ennui. D'ennui, belle saison, vos beaux jours me font mourir. Me font mourir d'ennui, vos beaux jours, belle saison."
Et celui-ci que j'approuve à 1000% :
"Qu'y a-t-il de plus usant pour les nerfs que les rires conjugués, étranglés, exacerbés de la marmaille surexitée par le soleil, l'eau et la fatigue ? Que connait-on de plus insuportable que toute cette joie enfantine braillée des heures durant, qui s'en va se répercutant sur les champs de blé comme se propagent les ronds dans l'eau, se mêlant aux jacasseries et bavardages naturels du terroir, formant avec eux une vaste cacophonie qui, de hameau en hameau, résonne sous le soleil et se moque éperduement d'avoir fait disparaître à jamais, à l'instar de la luciole des chemins, une espèce qu'on disait protégée : le silence de la campagne."
|
Norman Rockwell " A l'aller et au retour" |
L'humour de Norman Rockwell est tout à fait dans le ton du livre de Claude Henri Buffard ! lol
Bonne lecture si vous avez décidé de vous mettre en quête de trouver ce receuil de drôlerie ! ;D