jeudi 13 juin 2013

COROLLES EPANOUIES ET BEAUTES DEFROISSEES

(c) Nathanaëlle C.
Après mon billet sur les corolles mi-closes et les beautés fermées, celles-ci sont désormais ouvertes. Comme pour se faire pardonner de nous avoir fait attendre à cause du retard printanier, les iris ont décidé de paraître encore plus beaux qu'à l'accoutumée, avec des hampes encore plus chargées de fleurs. Les voici, je ne pouvais pas égoïstement les garder pour moi :

(c) Nathanaëlle C.
(c) Nathanaëlle C.
(c) Nathanaëlle C.
(c) Nathanaëlle C.
(c) Nathanaëlle C.
(c) Nathanaëlle C.
Ajouter une légende
(c) Nathanaëlle C.
(c) Nathanaëlle C.
(c) Nathanaëlle C.
(c) Nathanaëlle C.
(c) Nathanaëlle C.
(c) Nathanaëlle C.
Belle Fin de Semaine à toutes et tous ! 

dimanche 9 juin 2013

BON DIMANCHE AVEC OLIVIER BERNARD

(c) Oliver Bernard
Pour vous souhaiter un excellent dimanche,  je vous invite à visionner cette vidéo d'Oliver Bernard, elle suit la réalisation de "La Dame des Neiges", le talent de cet artiste est fascinant. Belle journée à toutes et tous ! 

jeudi 6 juin 2013

SEBASTIEN STOSKOPFF, LE PEINTRE DE LA VIE SILENCIEUSE

"Nature Morte aux Verres dans un Panier"
 1664 - Huile sur toile, 52 x 63 cm.
Strasbourg, Musée de l’Oeuvre Notre Dame

Une orange, une jatte de fraise, une carpe, l’éclat d’un plat en étain, un amas de verre, une chandelle sur le point de s’éteindre... Le temps s’arrête, immobile. Une étrange présence s’installe… Poète des reflets et des scintillements fugitifs, dont il avait la passion, les sujets de Sébastien Stoskopff présentent un aspect fantastique sur leurs fonds sombres. Allégoriques ou moralisantes, ses œuvres sont marquées par une densité et une intensité extraordinaires, l'artiste traitait la lumière d'une manière magnifique et très originale.

"Les Cinq Sens à l'Horloge de Table" vers 1635
National Portland Museum - Oregon
Sur un fond brun, chaque objet se détache
avec la netteté d'un trompe l'oeil,
un Art dans lequel Stoskopff excelle.
Pendant toute sa carrière, de 1622 à 1667, cet artiste strasbourgeois n’aura d’autres modèles que les choses inanimées dont il tentait de percer les mystères. Mais contrairement à la plupart des artistes qui, à l’abri de toutes aventures, excellaient dans cet exercice tranquille, Stoskopff était dévoré d’ambition. Confiant en son propre talent, il sillonna les villes d’Europe, Hanau, Paris, Venise, Rome, Strasbourg, en quête de gloire et de généreux mécènes.

"Nature Morte à la Coupe de Fraises" 1620.
Huile sur bois, 21x36cm.
Strasbourg, Musée de l'Oeuvre Notre Dame. 

Composition monumentale pour cette coupe.
Elle évoque l'Art de Louise Moillon,
 une des rares femmes peintres du XVIIe siècle.
Elevé dans la tradition humaniste de la Renaissance, Stoskopff maîtrisait tous les arts. Né à Strasbourg en 1597 et 3e enfant d'une famille de la petite bourgeoisie luthériene,  il fut baptisé le 31 juillet de la même année. Géorg Stoskopff, son père, remarqua très tôt les dispositions de son enfant doué pour le dessin. Ainsi, Sébastien fut élève du graveur strabourgeois Friedrich Brentel, de 1580 à 1651.

"Nature Morte à l'Ecrevisse et au Citron"
Huile sur Toile 28x31 cm
 Musée des Beaux Arts André Malraux - Le Havre

Puis Géorg fera une demande auprès du Conseil de la Ville de Strasbourg afin que celle-ci finance l'apprentissage de son fils sur une période de cinq ans. C'est ainsi que de 1615 à 1619 à Hanau, près de Francfort, dans l’atelier du maître wallon Daniel Soreau, Sébastien apprit tous les genres de la peinture -du portrait à la nature morte- l’architecture, les mathématiques, mais également le luth et le jeu de balle : musique et exercice du corps. Soreau misait tous ses espoirs sur son élève en qui il voyait un nouveau Dürer.


"Nature Morte au Nautile,
avec Coquillage et Boite en Bois"

Vers 1620-29Huile sur toileMetropolitan Museum of Art


A la mort de Soreau, Sébastien Stoskopff reprit l'atelier et forma des apprentis avec les fils de Soreau, Isaac et Peter. A la fin de son contrat, Stoskopff choisit de se spécialiser dans l’Art de la Nature Morte, considéré comme le genre mineur de la peinture ! Car pour lui, il n’était d’autres joies que de poser l’instant. «Quelle vanité que la peinture qui attire l’admiration par la ressemblance des choses dont on n’admire point les originaux» : l’Art de Stoskopff est aux antipodes de cette pensée de Pascal qui définissait ainsi les "Vanités".


"La Grande Vanité" 1641
Oeuvre signée et datée - Huile sur toile, 125 x 165cm.
Strasbourg, Musée de l'Oeuvre Notre-Dame.
Stoskopff vint s'installer à Paris, autour de Saint Germain des Près, puis à Venise en 1629 où son Art subira l'influence du Caravage. En 1630, il revint à Paris dans le quartier du Marais, près de la rue Vieille du Temple où sa notoriété commença à poindre avec celles de Jacques Linard ou de Lubin Baugin, autres peintres de natures mortes.


"Corbeille de verres et pâté
et lettre adressée à Teniers
"
 1644
Morceau de virtuosité, transparence éclat des verres accumulés.

Après avoir exploré le monde des «vanités» et autres "Quatre Eléments" ou «Cinq Sens», genre très en vogue à cette époque où les crânes confrontés aux instruments de musique et de savoir symbolisaient l’éphémère de l’esprit et des biens de ce monde, Sébastien Stoskopff s’exerça à l’Art du trompe-l’œil. Ainsi il peint des gravures de grands maîtres de son temps comme Rembrandt, Dorigny ou Callot avec une telle virtuosité que l’empereur Ferdinand III d’Autriche s’y laissa prendre. Stoskopff riait de la tromperie et faisait en même temps l’éloge de l’œuvre.


Trompe l’Oeil avec Gravure
de Ferdinand Bol
 "Vieil Homme barbu avec sa Canne"
1642
Vaduz, Lichtenstein Sammlung.
(Histoire de l’Art)
En 1641, fort de la maîtrise de son Art, l'artiste alsacien revint dans sa bonne ville natale de Strasbourg où il épousa Anna Maria Riedinger, fille d'un orfèvre. Le couple eut une fille en 1647. La renommée de Stoskopff s’étendait à de nombreux souverains allemands et autrichiens comme le duc Eberhardt III de Wurtemberg, l’archiduc Léopold Wilhelm d’Autriche ou le comte Johannes de Nassau-Idstein, petit souverain protestant réfugié à Strasbourg. Grand amateur de peinture, de plantes rares et de jardins, ce dernier commanda quelques œuvres à l’artiste dont son portrait et celui de sa femme Anna.

"Nature morte à la Carpe sur une assiette
posée sur une boîte en bois et pichet
".
 Huile sur toile, 46 x 57cm.
Brême, Kunsthalle.(Histoire de l’Art)

Après la "Guerre de Trente Ans", le comte récupéra ses domaines d’Idstein en Allemagne et invita le peintre à l’y rejoindre en 1655, une solide pension à l’appui. Stoskopff était au comble de sa gloire mais hélas un an plus tard, le «peintre de Strasbourg », un jour d’ivresse à l’eau de vie, mourut subitement. Sa disparition brutale, comme son enterrement à la hâte entre 7 et 8 heures au matin du 11 fevrier 1657 «sans chant d’église ni son de cloche» suscitèrent quelques rumeurs d'assassinat. Accusé, Balthazar Moyses, l'aubergiste, parvint à se disculper. Mais 20 ans plus tard, l’affaire rebondit au grand procès de sorcellerie qui enflamma Idstein. Une des accusées témoigna du crime de ce Balthazar Moyses. Bien curieuse fin pour un artiste à la peinture aussi sage.


"Nature Morte aux Verres"
1644"
LES VANITES : La "Vanité" apparut au XVIIème siècle, elle tirait sa source des thèmes religieux, philosophiques ou moraux. Son but était d’évoquer la vie terrestre, ses plaisirs et ses excès, la fragilité du temps qui passe et la destruction inévitable de la matière, en résumé : la brièveté de la vie. L’artiste mettait en scène des objets tels que crânes, bougies, fleurs plus ou moins fanées, fruits rares ou légumes, insectes et petits rongeurs, coupes, hanaps, livres, instruments de musique, orfèvrerie, bijoux, globes terrestres et tables servies, tout ce qui attestait de la richesse et donc de la vanité. Dans ses peintures l’artiste associait ces symboles à ceux des activités humaines : savoir, science, richesse, luxe, plaisirs et beauté. Ce type de peinture fut particulièrement présent dans les pays protestants de l'Europe du Nord.

"Nature Morte à la Fondue avec Galette des Rois"
50 x70 cm

"Vanité au Vase Thériaque
1627
Huile sur toile 48x65
Gallerie Koetser  Munich
"Boite en Bois avec Verre et Citron"
Huile sur Toile 30,2 x 27,7
Stockholm Collection Privée
(Histoitre de l'Art)
"Nature Morte à la Pipe"
Huile sur Toile 1640
"Nature Morte à la Statuette de Junon et aux Coquillages"
Huile sur panneau de noyer, 52 x 73cm.
Paris, Musée du Louvre. (Histoire de l’Art)
"Coquillage et Corail" 1643
Huile sur panneau de chêne
37x27
Strasbourg, Musée de l'Oeuvre Notre-Dame
J'ai fait remonter ce billet précédemment publié il y a quelques années, j'en ai également profité pour en compléter l'iconographie. Ceci en raison du billet précédent consacré à Georg Flegel. Les deux artistes sont, à mes yeux, assez indissociables par leur souci du détail  et leur symbolisme, sans oublier Willem Claeszoon Heda

lundi 3 juin 2013

L'ART DE LA NATURE MORTE DE GEORG FLEGEL

Georg Flegel
Stilleben mit Brot und Zuckerwerk"
"Nature Morte au Pain et Sucreries"
Huile sur Bois
Vers 1630-35
Städlsches Kunstinstitut - Franfort

Georg Flegel éblouit l'oeil du spectateur par son extraordinaire habileté et sa précision minutieuse à représenter matières et textures des fruits, fleurs, insectes ou objets. Ses compositions reflétaient surtout l'abondance des tables aux Pays-Bas. Dans ses oeuvres matures,  les sujets baignent dans l'éclairage austère et tamisé d'une chandelle, dans une atmosphère brune, sombre, mais le tout dans une harmonie exceptionnelle. Il fut le premier et l'un des plus talentueux maîtres de la Nature Morte.


Georg Flegel
"Nature Morte à la Souris, Alcyon-Pie et Fruits"
Collection Privée - Domaine Public

Depuis le XVe siècle, l'on peignait des fleurs, des fruits, de la vaisselle, des bocaux, des victuailles, mais ils étaient des éléments épars dans un tableau. A partir de l'époque de Georg Flegel, leur représentation devint un genre à part entière : la Nature Morte, nommée en anglais "Still Life", et en Allemand "Stilleben", littéralement : "vie toujours", ce qui pourrait se traduire par "nature vivante". A ce propos, les artistes Anglais voyaient-ils et voient-ils toujours (puisque la dénomination n'a pas changé) les choses avec moins de noirceur que nous, Latins ? C'est probable. Cette représentation du caractère éphémère de la vie est, pour nous, une "nature morte" et pour les Anglo-Saxons : une image vivante à jamais. Ils sont dans le vrai ! Les fleurs, les fruits, pourtant si vite périssables, c'est la vie !

  Georg Flegel
        "Nature Morte aux Oeufs et Coccinelle"
 Huile sur Bois
       Galerie Narodni Prague
Pain, Vin et Oeuf, signification Christique
 Oeillet : Fleur de la Passion du Christ

Georg Flegel naquit en 1566 à Olmütz en Moravie (Est de la République Tchèque), la date exacte de sa naissance n'est pas connue, et quitta ce monde le 23 Mars 1638 à Francfort sur le Main, en Allemagne.
Aucune trace de son apprentissage, si ce n'est vers 1580, année pendant laquelle le jeune artiste émigra pour l'Autriche. A Linz, en 1582, il devint l'assistant du peintre et dessinateur ambulant, le flamant Lucas Van Valckenborch (1535-1597), et de son frère le paysagiste Martin Van Valckenborch (1534-1612), dont il resta l'élève jusqu'en 1592. 


Georg Flegel
"Nature Morte au Vin et aux Petits Poissons"
Huile sur Bois - 1637
Musée du Louvre - Paris
Notice


Probablement attirés par la nouvelle Guilde de Saint-Luc, les artistes s'installèrent en Allemagne, à Francfort, où les deux frères Van Valckenborch ouvrirent un atelier. Ensemble, ils réalisèrent plusieurs oeuvres de grand format, Lucas ou Martin Van Valckenborch se chargeaient des figures et Georg Flegel des comestibles, de la verrerie, de l'orfèvrerie etc...  Ils réalisaient des oeuvres à 4 ou 6 mains, en quelque sorte.


Georg Flegel et Martin Van Valkenborch
"Nature Morte aux Fruits, Fleurs et Légumes
avec un Homme offrant à boire à une Jeune Femme"
Huile sur toile
XVIe siècle

Mais en ce tournant du XVIIe siècle, à l'instar des peintres de Haarlem et d'Anvers ou encore du Français Sébastien Stoskopff (clic), Flegel s'émancipa et devint l'un des premiers et plus célèbres artistes à se consacrer à l'Art de la Nature Morte. Il en fut même le plus talentueux spécialiste Allemand de son époque.


Georg Flegel
"Nature Morte à la Mésange et à la Caille Rotie"
vers 1630-35

Loin des oeuvres monumentales partagées avec son ancien maître, Flegel travailla alors ses minutieuses études sur de petits, voire très petits formats. Au fil des ans, ses compositions occupèrent tout l'espace, laissant peu de place à un fond et semblent improvisées, mais leur choix n'était pas hasardeux. Dans ses oeuvres, Flegel faisait très souvent référence au Christianisme par la symbolique des fruits ou de la présence de certains insectes ou objets.


Georg Flegel
"Nature Morte à la Sardine et à la Libellule"
Vers 1630-35
Ses deux fils, Friedrich et Jacob, celui-ci appelé aussi Leonhard, figurèrent parmi ses propres élèves, ainsi que le peintre de fleurs Jacob Marrel et l'artiste Pieter Binoit

Georg Flegel
"Branche d'Abricotier"
 1630 - Huile sur bois
Landesmuseum - Darmstadt
Sur une période de trente ans, Georg Flegel réalisa plus de 110 aquarelles et oeuvres peintes à l'huile. La plus grande partie des oeuvres de l'artiste exécutées de 1610 à 1635 ne sont pas datées. Devenu bourgeois de la ville de Francfort en 1597, Flegel fut le protégé de l'archiduc Maximilien de Bavière et de l'archiduc Autrichien Ernst du Tyrol. Grâce à ses miniatures, Flegel donna le coup d'envoi à l'engouement pour les collections botaniques appréciées pendant les XVIIe et XVIIIe siècles.

Georg Flegel
Nature Morte à la Bougie
Vers 1630-35
Staalliche Kunsthalle - Karlsruhe
En cette oeuvre "Nature Morte à la Bougie", on peut voir un trait d'union avec les Vanités, célèbres au même siècle, l'éphémère de la vie évoqué par la flamme vacillante d'une chandelle, au lieu de la présence macabre d'un crâne humain.


Georg Flegel
"Nature Morte au Fromage et Cerises"
Hule sur Toile - 1635
Staatsgalerie - Stutgardt
Georg Flegel
"Schrankbild" ("L'Armoire")
Huile sur Toile
Galerie Nationale - Prague

Georg Flegel
"Nature Morte au Scarabée"
1635 - Huile sur Toile

Georg Flegel
"Nature Morte à l'Oeillet"
Vers 1630-35
Nadodni Galerie - Prague
Georg Flegel
"Vin et Sucreries"
Vers 1630-35
Georg Flegel
"Nature Morte aux Fruits secs, Souris et Perroquet"
Vers l630-35
Huile sur Bois
Alte Pinakothek - Munich
Georg Flegel
"Nature Morte au Perroquet et aux Desserts"
Huile sur Cuivre

Georg Flegel
"Nature morte avec mon Perroquet" - Aquarelle
1ere partie du XVIIe
Staatliche Muséeum - Berlin
Georg Flegel
"Iris Espagnol, Belle de Jour et Cerises"
Aquarelle, Gouache et Pigments - 1630
Kupertichkabinett - Berlin

Images : Artcyclopedia

D'autres Oeuvres de Georg Flegel sur cette vidéo - Sur une Musique de Paul Peuerl (1570-1625) :  "Deux Pièces de Padoue"

dimanche 2 juin 2013