Après celles de Carl Larsson et de Frits Thaulow, voici les Neiges de Frederick Childe Hassam, nous changeons de continent, du Nord de l'Europe, partons pour les Etats-Unis, fin XIXe. L'atmosphère est différente mais les beautés nivéales restent féeriques. Un paysage de neige est fascinant autant à peindre qu'à admirer.
Petit rappel sur Frederick Childe Hassam (octobre 1859 Boston-27 août 1935 Easthampton, New York) : Hassam fut très fortement influencé par l'Impressionnisme français et par l'Art du maitre impressionniste Claude Monet, c'est selon cet art et à la manière française qu'il a peint New York. Son tableau le plus célèbre de la série "Flags" (les drapeaux, voir article sur ce blog), "The Avenue in the Rain" (1917), fait partie de la collection de la Maison Blanche, le président Barack Obama l'a fait installer dans le Bureau Ovale au début de son Mandat.
Dans mon jardin ce matin, trois saisons réunies... Une étoile de forsythia, prémice de Printemps, une feuille safranée, vestige de l'Automne, côte à côte sur un arbre de l'Hiver... Décembre révele mille merveilles...
Après celles du Suédois Carl Larsson, j'ai choisi quelques oeuvres nivéales du Norvégien Frits Thaulow (1847-1906) qui, sous l'influence de l'impressionnisme, peignit canaux, rives et paysages de neige. L'artiste excellait dans ces représentations de la Nature à travers les saisons, les atmophères de pluie, d'eau, de neige, des sublimes et féeriques caprices du temps si necessaire à la vie... Il devait beaucoup aimer la Nature et le vivant (et cela se voit !) pour les peindre de manière aussi subtile, précise, réaliste et merveilleuse.
Thaulow est, pour moi, le seul peintre dont l'eau est représentée d'une manière aussi belle, aussi fraîche et réaliste, inutile d'ajuster ses lorgnons, on voit nettement courir les rivières, les ruisseaux bouillonner... Les paysages de Thaulow sont vivants ! On a presque envie de sauter dans le tableau et d'aller se promener en Norvège, à Paris, à Hambourg ou ailleurs, un siècle avant nous... On sent déjà l'air frais...
Hiver à Paris
Il neige sur le vieux pont
Mesna
Akendebarne 1880
Sur la rivière glacée
Gade i Kragero 1882
Rivière en Hiver
Skieurs en Norvège Canal
Banc à Hambourg Frits Thaulow
Né à Christiania (actuelle Oslo), le 20 octobre 1847, Johann Frederik (Frits) Thaulow était le petit fils du peintre Jacob Munch (non, pas Edvard, l’auteur du « cri » mais Jacob, élève du peintre napoléonien David, en 1808). Fils d’un pharmacien, Frits Thaulow voulait devenir exclusivement un peintre de marines sous l’égide de Sorensen, le grand spécialiste de la peinture marine, mais il réalisa très vite les limites de ce domaine si particulier et se concentra sur la peinture de paysage et devint l’artiste impressionniste au réalisme nordique que l’on sait.
Fritz Thaulow débuta ses études artistiques à l'Académie des Beaux-Arts de Copenhague. A Karlsruhe, il fut l’élève de Hans-Fredrik Gude. Vers 1870, il s’installa à Paris, centre cosmopolite et Mecque des étudiants d’Art où il suivit l’influence des réalistes (dont Jules Bastien Lepage) et des Impressionnistes dont il partagea les mêmes préoccupations pour la lumière et la couleur, références qui restèrent son credo pour la suite de sa carrière.
Thaulow exposa fréquemment sur les Salons de 1877 à 1880 et devint une figure célèbre et familière du monde de l’Art Parisien. L’artiste partit ensuite pour Dieppe, mais infatigable voyageur, il parcouru la France et l’Europe afin de changer sans cesse ses sujets, pour ne jamais se répéter. La diversité de ses tableaux en est la preuve. Il devint l’expert des scènes d’Hiver, des rivières gracieuses, aux atmosphères d’un réalisme scrupuleux et recherché dont il fut et restera l’éminente référence.
Beau-frère de Paul Gauguin et ami de Claude Monet, d’Auguste Rodin et de Pierre Puvis de Chavannes, Thaulow fonda le "Salon du Champs de Mars" avec quelques amis, (Jean-Charles Cazin, Alfred Roll, Léon Lhermitte et Carolus-Duran). Il fut membre du jury de l’Exposition Universelle de 1889. En 1885, Thaulow peignit Venise dont il sut restituer atmosphère, sublime liquidité et splendeur… Des œuvres de toute beauté… En 1898, Fritz Thaulow fut recruté par Andrew Carnegie pour figurer dans le jury d'une des expositions internationales de l'Institut Carnegie à Pittsburgh en Pennsylvanie. Lors de son voyage en Amérique, Thaulow visita New York, Washington et Boston et peignit quelques œuvres du paysage américain. Frits Thaulow mourut à Edam-Volendam, aux Pays Bas, le 5 novembre 1906.
Autre vidéo du très beau "White is in the Winter Night" Enya avec le Polar Express
WHITE IS IN THE WINTER NIGHT
Have you seen the mistletoe, it fills the night with kisses Have you seen the bright blue star, it fills your heart with wishes Have you seen the candlelight, it shines from every window Have you seen the moon above, it lights the sky in silver
Green is in the mistletoe and red is in the holly Silver in the stars above that shine on everybody Gold is in the candlelight and crimson in the embers White is in the winter night that everyone remembers
Have you heard the boys outside, when all the girls are skating Have you heard their sweet hearts cry for all this time they're waiting
Green is in the mistletoe and red is in the holly Silver in the stars above that shine on everybody Gold is in the candlelight and crimson in the embers White is in the winter night that everyone remembers
Have you seen the children playing, tiny hands are frozen Have you seen them hurry home, when suddenly its snowing
Green is in the mistletoe and red is in the holly Silver in the stars above that shine on everybody Gold is in the candlelight and crimson in the embers White is in the winter night that everyone remembers
Have you heard that bells are ringing, ringing out their story Have you heard the choir singing, Glory, Glory Glory
Et en français cela donne :
BLANCHE EST LA NUIT D'HIVER
Ayez-vous vu le gui, il se gorge de baisers la nuit Avez vous vu l'Etoile bleue briller Elle remplit vos coeurs avec des vœux Avez vous vu les lueurs des bougies, Elles brillent sur chaque fenêtre Avez-vous vu la lune là-haut, Elle éclaire le ciel en argent
Le vert est dans le gui, le rouge est sur le houx L'argent dans les étoiles, ces éclats au dessus de nous L'or est dans la flamme des bougies et le vermeil dans la braise Blanche est la nuit d'Hiver dont chacun se souvient
Avez-vous entendu les garçons dehors, quand les filles patinent Entendez vous leurs doux cris du cœur pendant qu'ils les attendent
Le vert est dans le gui, le rouge est sur le houx L'argent dans les étoiles, ces éclats au dessus de nous L'or est dans la flamme des bougies et le vermeil dans la braise Blanche est la nuit d'Hiver dont chacun se souvient
Ayez-vous vu les jeux d'enfants, leurs petites mains gelées Les avez-vous vu se bousculer à la maison, quand tout à coup il neige Le vert est dans le gui, le rouge est sur le houx L'argent dans les étoiles, ces éclats au dessus de nous L'or est dans la flamme des bougies et le vermeil dans la braise Blanche est la nuit d'Hiver dont chacun se souvient
Avez vous entendu les cloches sonner, sonner de leur Histoire Entendez-vous les chœurs chanter Gloire Gloire Gloire !
J'aime particulièrement l'univers musical d'Enya. Tout y est serein, doux, subtil, onirique... féerique... teinté de Fantasy... et très agréablement élaboré. J'avais adoré son premier succès quasi planétaire il y a pas mal d'années : "Orinoco flow", de l'album "Watermark", précurseur et assez avant-gardiste à la fin des eighties, et depuis je n'ai pas cessé d'apprecier cette artiste.
Enya est l'artiste de la Grande Ile Verte qui a vendu le plus d'albums dans le monde, environ 80 millions, bien plus que ses compatriotes de U2.
Née un 17 mai en 1961 à Gaoth Dobhair, (Comté de Donegal) et élevée dans la tradition musicale irlandaise, celle qui veut que chaque habitant sache chanter et jouer d'un instrument, Enya, (Eithne Ní Patricia Bhraonáin de son véritable et joli nom - le nom d'Enya est une approximation phonétique de la prononciation de Eithne en gaélique irlandais-) profita des lumières de son entourage familial et de sa culture celtique. Son père fut le leader de la célèbre formation Slieve Foy Band, sa maman professeur de musique et membre d'un groupe, quelques uns de ses 4 frères et 4 soeurs sont les bardes de An Clann As Dobhair qu'ils renommèrent Clannad. Ce groupe a su adapter ses racines gaéliques à la pop moderne tout en s'inspirant de l'électronique planante de Tangerine Dream, et ce, dans la foulée de la quête artistique d'Alan Stivell au pays de la vie éternelle.
Enya débuta en 1979 en qualité de clavier au sein de Clannad. Elle quitta ce groupe en 1982 pour se consacrer à une carrière de "scoriste" (compositeur pour le cinéma et la télévision). Enya réalisa plusieurs bandes originales pour des séries télévisées de La BBC. Son premier album, publié en 1986, est notamment la B.O. de la série "The Celts". Enya entreprit une ascension vers le succès avec l'éclatant "Watermark" qui se vendit à plus de 10 millions d'exemplaires. L'année suivante, elle reçu deux Brit Awards (révélation internationale et meilleure artiste internationale). Ses albums suivants, "Shepherd Moons" (1991), "Memory Of Trees"(1995), "Paint The Sky With Stars"(1997), "A Day Without Rain"(2000) rencontrèrent un accueil prodigieux. Le style vocal éthéré de l'artiste, cousin des émouvantes Lisa Gerard de Dead Can Dance, Liz Frazer de Cocteau Twins, Anneli Dreker de Bel Canto ou Emiliana Torrini, allié à une production posée en fait la référence des amateurs de musique New Age, un genre parfois fade qu'elle transcende avantageusement avec des influences personnelles et plus racées combinées avec le talent de ses deux compères, Nicky et Roma Ryan (dont la poésie des paroles est enchanteresse). Enya chante en anglais mais également en gaélique irlandais, en latin, en sindarin, en quenya, (langages elfiques). Le cinéma se passionne aussi pour l'oeuvre de l'Irlandaise, nombre de ses chansons sont utilisées en BO de films, en outre, le réalisateur Peter Jackson la sollicita pour l'interprétation du thème "May It Be" du « Seigneur des Anneaux ». En 2008, l’album « And Winter came » vit le jour, une œuvre de toute beauté sur un thème que j'adore : L'Hiver...
Cette année, un album must de ses chansons vient de sortir : "the very best of Enya"... en attendant le prochain album. La magie d’Enya continue opére pour le plus grand bonheur de ceux qui savent en apprécier la couleur.
"White is in the Winter Night" : chant de Noël cadencé par sa voix de mezzo soprane, est une de mes chansons favorites de l'oeuvre d'Enya extraite de son magnifique album à l'imaginaire merveilleux : "And Winter came". (Et vint l'Hiver..)
Même si j'ai largement préféré les livres, j'ai cependant bien aimé les adaptations cinématographiques de Harry Potter, bien des scène sont eludées. mais il est impossible de mette 700 pages en 2H d'images. Ces films ont donné un visage aux héros et ont contribué à nous les faire aimer ainsi. Ils sont bien faits et la magie reste au rendez vous. J'ai particulièrement aimé 2 thèmes musicaux : la Valse d'Edwige, la jolie chouette blanche de Harry, et Carol's Bells, le chant de Noël. Bravo John Williams.
Et surtout... Merci JKR !
Vidéo illustrée par une chanson d'Enya dont la magie est parfaite pour ces images.
Mozart sur scène dans "Amadeus", Fouquet et Jean de La Fontaine au cinéma, impressionnant Jean-Paul Sartre à la TV, Lorànt Deutsch est un excellent comédien, un passionné d'Histoire amoureux fou de Paris (autant que moi ! Cela me fait plaisir, d'autant plus que j'apprecie beaucoup le talent de cet acteur). Il est également l'auteur de Métronome, un livre bigrement passionnant au fil duquel il nous transmet, à chaque page et avec bonheur, toute sa passion pour la Capitale et pour l'Histoire ! Ce livre tenait à coeur de l'auteur depuis longtemps mais il souhaitait une idée originale pour le présenter, c'est chose faite, et bien faite : Métronome ! Cet instrument marque la mesure et rythme le temps. A l'instar d'un métronome, station par station, Lorànt Deutsch nous propose de suivre les lignes du Métro comme autant de Fils d'Ariane afin de mieux nommer et situer l'Histoire. Ouvrez le livre... Attention à la fermeture des portes... C'est parti pour un étonnant voyage...
Saviez vous que la Lutèce des origines ne se situait pas sur l'Ile de La Cité, mais à Nanterre ? (Lutèce vient du Gaulois luto qui signifiait : marais) Que les derniers combattants Gaulois massacrés par les Romains reposent sous la Tour Eiffel ? Que les vestiges de la première cathédrale de Paris se trouvent sous le parking d'un immeuble moderne du Ve arrondissement ?Au fil de ses découvertes, Lorànt Deutsch nous emmène vers ce qui fut le Pont au Change, ancêtre de la Bourse, puis chez ce bistrotier qui entasse ses bouteilles dans une cellule de La Bastille sauvée de la destruction, ainsi que tout au long des rues où se cachent des trésors que nul ne soupçonnait. Une promenade captivante, où défilent les seigneurs alliés comme les princes rebelles, et tout ce qui a forgé la France. Vous verrez s'ériger des murailles contre l'envahisseur, s'agiter l'Eglise, s'imposer les marchands, s'ébrouer les artistes, l'Université s'installer sur des ballots de paille place Maubert, le peuple de Paris se soulever - violent, sanglant, emblématique- et se construire ainsi toute l'Histoire de France.
Au cours d'une ITW au Nouvel Obs, Lorànt Deutsch confie qu'il réfléchirait à l'idée d'une seconde version de son livre, avec moults cartes et photos, afin de livrer au lecteur qui ne connaitrait pas bien notre capitale, ou au curieux d'en savoir plus, un ouvrage où les lieux seraient plus faciles à situer. Et ce concept enrichirait cet ouvrage de fort belle manière.
Cet ouvrage n'est pas un livre de "people", mais celui d'un passionné ! (et d'un érudit... mouis osons le mot !) A lire absolument !
Par le biais de son oeuvre, Carl Larsson déroule le fil de sa vie et présente sa technique ainsi que sa personnalité exceptionnelle. En admirant ses albums, "Ett Hem" (Notre Maison),"Spardafvet", "De Mina" (Les Miens) et "At Solsidan (Du coté du Soleil), il nous entraine dans un monde paisible, quasiment paradisiaque. Or, Larsson ne dépeint pas une idylle qu'il aurait vu en songe, ses dessins aquarellés reflètent une réalité vécue et peuvent être considérés comme le journal intime de l'artiste. Ces merveilleux albums décrivent seulement la seconde partie de sa vie, à partir de 1885, ils sont l'antithèse d'une enfance malheureuse et d'une jeunesse très dure.
Son épouse, Karin Bergöö-Larsson et ses enfants, Suzanne (1884), Ulf (1887, mort à 18 ans), Pontus (1888), Lisbeth (1891), Brita (1893), Mats (1894, mort à 2 mois), Kersti (1896) et Esbjörn (1900) furent les modèles favoris du peintre, dans cette maison de Sundborn en Dalécarlie, qu'il affectionnait. Les saisons passent, les enfants grandissent, jouent, vivent sous l'élégant pinceau de leur père.
Le Matin de la Sainte-Lucie
Lisbeth
Le Soir de Noël
Le Reveillon de Noël
Kersti devant la buanderie
La Neige à Sundborn
Esbjorn et ses skis
Sundborn sous la neige
Récolte de Glace
L'Arbre de Noël
"Brita en Idun"(Idun etait la gardienne des vergers du Whalala, elle offrait une pomme de jouvance aux ases dès qu'ils en ressentaient le besoin à l'instar des pommes du Jardin des Hespérides de la Mythologie gréco-latine qui ressourcait les dieux).
Le Manteau Rouge
L'Hiver au cottage
Carl Larsson - autoportrait
Carl Olaf Larsson (né le 28 mai 1853 au n°78 Prästgatan à Stockholm - mort à Sundborn près de Falun, le 22 janvier 1919) fut l’une des personnalités marquantes d’une génération de peintres stimulée par l’Impressionnisme, (puis le Japonisme et l'Art Nouveau) qui lutta contre l'esprit arriéré de l'Académie de Stockholm où Larsson refusa d'enseigner. Cet artiste suédois, principalement dessinateur et illustrateur, peintre et aquarelliste, peintre de carton de tapisserie et de composition murale, fut également fresquiste et décorateur d'intérieur.
Par ces œuvres pittoresques et variées, cet artiste d'extraction modeste, (issu d'une famille de cultivateurs de Gamla Stan, quartier de la vieille ville de Stockholm), francophile, célèbre et populaire en Allemagne, a pu faire vivre sa famille de son art, conserver une farouche indépendance de pensée et affirmer des valeurs anticonformistes contre le dogmatisme académique de son époque tout en devenant paradoxalement le peintre idyllique de la bourgeoisie suèdoise.
À l'âge de 13 ans, Carl Larsson, alors élève d'une école pour enfants pauvres, fut poussé par son professeur pour postuler à la Principskola de l'Académie Royale des Arts de Suède, où il fut admis. Pour subvenir à ses besoins, il fut retoucheur de photographie en 1866, puis dessinateur de la revue Kasper. Peintre d'Histoire, il reçut une médaille d'or ainsi qu'une bourse de voyage qui lui permit de gagner Paris en 1876-77 et de passer quelques mois parmi les artistes de l'Ecole de Barbizon. Il découvrit la colonie d'artistes scandinave établie à Grez-sur-Loing, près de Fontainebleau où il rencontra son modèle qu'il épousa en 1883 : l'artiste Karin Bergöö (1859-1928). Installé à Paris de 1880 à 1885, cette époque fut un tournant dans la vie de l'artiste qui trouva la reconnaissance de son travail et une vie paisible auprès de sa femme, après doutes et dépressions. Il peignit certaines de ses plus importantes œuvres à Grez, délaissant la peinture à l'huile pour réaliser des aquarelles à sujets champêtres aux tons clairs et lumineux. Ce sont d'ailleurs deux aquarelles, intitulées "Les Potirons" et "Gelée blanche", médaillées aux Salons des Artistes Français qui lui apportèrent un vif succès à Paris et à Berlin. Présent dans la capitale allemande, le poète Jules Laforgue salua un maître de l'illuminisme. En 1888, le père de Karin Adolf Bergöö, leur fit don de Sundborn... et l'on connait la suite : le succès de ses aquarelles heureuses et remplies de fraicheur.
Tôt en ce matin du jour le plus court de l'année, voici la blonde Sainte Lucie, demoiselle de lumière... En longue robe blanche, la taille sertie d'une large écharpe rouge, la tête ornée d'une couronne de ramilles d'airelles où vacillent les flammes de cinq bougies (selon la tradition, mais on voit des Lucie avec une brochette de bougies sur la tête), elle porte le plateau de lussebullar (biscuits à la canelle), des lusekatte (les chats de Lucie, biscuits au safran)de pain d'epices, de Glögg (vin chaud) de café, les offrandes traditionnelles du petit déjeuner de la Sainte-Lucie.
Le pain pour la faim, les bougies pour illuminer les ténèbres.
"Le matin de Sankta Lucia" par Carl Larsson
Document : Livre "Carl Larson" Editions Herscher
Comment Sainte Lucie est-elle venue de Syracuse où elle vivait au temps des persécutions contre les chrétiens jusqu'en Suède ? Nul n ele sait. il est probable qu'à une certaine époque, le symbole de la lumière que représentait Sainte Lucie s'est confondu avec une légende du Värmland, une des provinces de l'Ouest de la Suède. Celle-ci raconte qu'au cours d'une période d'extrême disette, une jeune femme venue de l'on ne savait où, parcourut tout le lac dans un grand bateau chargé de vivres qu'elle distribua aux habitants qui mouraient de faim. Jusqu'à une époque relativement récente, la Sainte-Lucie se célébrait uniquement dans le Värmland et les régions avoisinantes. Aujourd'hui, Sankta Lucia a conquis toute la Suède (elle est de plus en plus répandue et hélas, commercialisée). Elle apparait partout, et surtout dans des cortèges accompagnée par les enfants d'Etoile, filles portant des cierges et garçons d'Etoile aux bonnets pointus, tous vêtus d’aubes blanches. Fermant la marche, les lutins trottinent avec leurs petites lanternes à la main. Ces mille bougies sont des merveilles de l'hiver à travers les rues des villes en ce jour du 13 decembre. Le choix de cette date s'explique aisément : c'etait le jour de l'ancien solstice d'hiver, pas comme nous le savons aujourd'hui, mais jadis, il etait difficile pour les gens de se rendre compte que les jours continuaient de racourcir, car à cette époque de l'année en Suède, les aubes sont séparées des crépuscules par seulement 4 heures. Aussi, les peuples se hâtaient-ils de célébrer leurs rites pour implorer le retour du soleil. Sainte Lucie est la seule sainte à être célébrée par l'Eglise Luthérienne.
Traduction de l'Hymne "Sankta Lucia"
A la nuit, le cœur s’alourdit, A la campagne et à la ville, Lorsque le soleil s’en va, Les ombres s’étendent, Alors dans notre nuit la plus sombre, Elle vient avec sa lumière brillante, Sankta Lucia, Sankta Lucia, Sankta Lucia, Dans la nuit sombre immense et calme, Là, Quelque chose bouge Dans nos chambres silencieuses Les battements d’ailes soupirent, Elle se tient sur notre seuil, Habillée de blanc, lumières en ses cheveux, Sankta Lucia, Sankta Lucia, Sankta Lucia, Le noir s’envolera à travers les portes de la Terre, Elle apporte de si merveilleux mots A nous, mortels, L’aube renouvelée se lèvera, Tintée de rose Sankta Lucia, Sankta Lucia, Sankta Lucia, L’aube renouvelée se lèvera, Tintée de rose Sankta Lucia, Sankta Lucia, Sankta Lucia. une vidéo féerique...
photo : suede.com Sankta Lucia par Hayley Westenra sur des aquarelles de Carl Larsson
Avis aux amateurs de bonne littérature et de Fantasy, le premier tome de "Louis le Galoup" de Jean-Luc Marcastel à s'offrir pour Noël dans le "Coffre aux Merveilles", accompagné d'une Carte du Voyageur, d'une affiche, et du Jeu du Drac* ! Jean-Mathias Xavier a créé de vraies merveilles pour les illustrations. En attendant le tome 3 prévu pour le 10 janvier : "Le Seigneur des Tours de Merle" (Louis le Galoup est une saga en 5 tomes)