dimanche 17 avril 2011

CLAUDE GOSSE DE GORRE

Photo Nathanaëlle C.

Il y a quelques temps déjà que je souhaitais mettre ces billets en ligne sur Artlubies, billets que j'avais déjà publiés en reportage sur le blog Artnica. Je n'ai pas pu assister au dernier concert de Claude et Aleksandra, donc je me reporte au précédent : le concert d'Albeniz et les Mélodies Russes... Divins moments que j'ai réunis ici en un seul billet. Je tenais à parler ici de ces merveilleux artistes.

Lors de chaque concert de Claude Gosse de Gorre, artiste virtuose Aurillacois, le public est transporté... Ebahi... Claude nous emmène toujours très loin, très haut, au coeur de la Musique. Ce concert-là était GEANT. Je ne suis pas musicologue, je ne suis pas critique d'Art, mais je sais ce que j'entends et ressens lorsque Claude est derrière son piano. Si Beethoven, Schumann, Fauré, Albeniz pouvaient écouter, ils seraient fiers qu'un tel virtuose les ait ô combien compris et sache donner, sans les trahir, une telle âme, à leurs oeuvres empreintes de brillant, d'ampleur lyrique et de difficulté techniques, une âme : la sienne. Chaque musicien interprète une oeuvre musicale selon son ressenti, sa sensibilité, mais celle de Claude transcende ses interpretations pianistiques. Il les épouse, les vit. Elles atteignent une luminosité, un surpassement, une élévation que peu d'artistes peuvent atteindre. Il fallait que ce soit dit. Bravo Claude et surtout : MERCI pour tant de talent.

Outre le programme prévu avec la suprême sonate opus 27 n°2 de Beethoven, la fantaisie opus 17 de Schumann, les Barcarolles n°2 et 5 de Gabriel Fauré et le "Navarra" d'Albeniz, Claude nous a offert 2 oeuvres de plus à écouter : "Azulejos" d'Isaac Albeniz et "Asturies" (non il ne s'agissait pas de la célèbre "Asturias")... Je les ai decouvertes... Des oeuvres peut-être moins romantiques, j'allais ecrire plus torturées, plus complexes certes car le cheminement des harmoniques exalte, mais des oeuvres bouleversantes. CD de référence cité par Claude : Albeniz par Alicia de Larrocha Deux oeuvres essentielles du romantisme allemand ouvrirent le récital de Claude Gosse de Gorre à l'Auditorium Maurice Ravel.


Claude Gosse de Gorre en l'Auditorium Maurice Ravel à Aurillac - Photo Nathanaëlle C.


PROGRAMME


Ludwig van Beethoven : Sonate op. 27 n° 2


Robert Schumann : Fantaisie op. 17

Gabriel Fauré : Barcarolles n° 2 et n° 5

Isaac Albeniz : Azulejos, Navarra


Pas moins que Beethoven, Shumann, Fauré et Albeniz au programme ! La sonate dite «Au Clair de Lune» de BEETHOVEN ainsi qualifiée par le poète Rallstab inspira moults commentaires et légendes. Un critique de l’époque parle de fantaisie d’une unité parfaite et taillée d’un seul bloc de marbre. SCHUMANN fut particulièrement impressionné par le BEETHOVEN des dernières sonates et a voulu, par sa Fantaisie op. 17 (qu’il voulait initialement appeler sonate) prolonger l’héritage beethovenien. Mais, sous le coup d’une intense dépression, il entreprit la rédaction de la Fantaisie. Voici ce que Schumann écrivit à Clara Wieck deux ans plus tard « Pour comprendre la Fantaisie, il faut que tu te reportes à ce malheureux été 1836 où j’avais renoncé à toi (…). La première partie est sans aucun doute ce que j’ai écrit de plus passionné, une plainte déchirante vers toi ».

Les barcarolles de FAURE sont au nombre de treize, il en est de même pour les Nocturnes du même compositeur. Elles jalonnent toute sa vie créatrice, de l’insouciance et du charme des premières à l’austérité et l’extraordinaire richesse harmonique des dernières. La seconde barcarolle est d’une sensualité et d’une souplesse merveilleuse, alors que la cinquième joue le même rôle dans le cycle des barcarolles que le sixième nocturne dans le cycle des nocturnes, à savoir celui de chef-d’oeuvre absolu. Azulejos et Navarra sont deux oeuvres qu’ALBENIZ laissa inachevées. La première fut complétée par GRANADOS. Quant à Navarra, les deux dernières pages qui concluent la pièce sont de la main de Déodat de SEVERAC, un disciple d’ALBENIZ. Ces deux pièces recèlent des tournures harmoniques extraordinaires, elles sont en même temps fortement contrastées Azulejos est un jardin secret, d’une sensualité peu commune alors que Navarra est une explosion, voire une débauche de couleur.


CONCERT MELODIES RUSSES

Photo Nathanaëlle C.

Claude Gosse de Gorre et le guitariste Jean-Yves Depecker ont accompagné la Soprano Aleksandra Ivanovic pour un concert de mélodies russes de Piotr Illich Tchaïkovski, le compositeur le plus éclectique et moderne de son époque.



Photo : Nathanaëlle C. La grâce avait un prénom : Aleksandra

Jean-Yves Depecker - photo Nathanaëlle C.



Photo Nathanaëlle C.

Mélodies Traditionnelles Russes pour Chant et Guitare :

"Ne m'interdis pas, ma chère"

"Le sorbier de l'Oural "

"Soirs d'été à Moscou"

"Le Châle Couleur cerise"

Tarriega : pièces pour guitare

Tchaïkovski : "Juin"

Extrait des Saisons pour Piano

Elégie pour piano Tchaïkovski : Au bal op. 38 n° 3 pour chant et guitare


Le rossignol op. 60 n° 4 pour chant et piano


C'était au début du printemps op. 38 n° 2 chant et piano


N'étais-je pas comme un brin d'herbe op. 47 n° 7 chant et piano


Le jour rayonne op. 47 n° 6 pour chant et piano

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Photo Nathanaëlle C.

L'inégalable maitrise et l'immense talent de ces artistes a ravit le coeur du public, connaisseur ou profane, qui avait répondu présent pour les écouter, car ils savent nous bouleverser (l'Auditorium etait rempli, et des chaises ont dû être dépliées, petit détail qui me met en joie car la qualité de ces artistes est immense et le public le sait). Les applaudissements furent soutenus, le succès de ce concert restera dans nos mémoires et dans nos coeurs.


Dès qu'Aleksandra chante, on est emportés par sa grâce, sa sensibilité, par son âme Slave. Avant chaque morceau, elle nous traduisait quelques paroles et nous contait l'histoire. Elle fut tour à tour romantique et drôle, mais dès que le chant était là, nos larmes aussi... Pas de larmes de tristesse, non, de celles qui s'échappent quand on entend la beauté... Ces trois artistes nous ont offert de merveilleuses émotions, celles du coeur, celles de la musique, celles qui traversent les pays, des villes de la Russie aux jardins d'Orient, de Tchaikovski et Rachmaninov à Tarriega, pour se ressembler, pour s'unir.

photo Nathanaëlle C.
Ces trois artistes nous ont offerts de merveilleuses émotions, celles du coeur, celles de la musique, celles qui traversent les pays, des villes de la Russie aux jardins d'Orient, de Tchaikovski et Rachmaninov à Tarriega, pour se ressembler, pour s'unir. La puissance et la joie de Tchaikovski... "Juin" magnifique interpretation de Claude, on entendait l'eau des ruisseaux couler, le chant des oiseaux, Eole jouer dans les frondaisons et frôler chaque brin d'herbe Jean-Yves Depecker sur les mélodies de Tarriega. Les peuples sont frères et les musiques également, Jean-Yves nous a parlé de ces patios du Magreb ou d'Espagne qui s'apparentaient musicalement aux steppes russes, mais l'on pouvait entendre clairement les tarentelles d'Italie... La musique est don du Ciel.


Photo Nathanaëlle C.

Extraordinaire Quatuor sur "tipidipop" l'un des "bonus" offerts par les artistes lors de ce concert.


Les mélodies françaises sont prévues... Retenons notre souffle... émotions puissance mille.


Photo Nathanaëlle C.


Marion et Claude en Duo, Marion était "ma" jolie Fée Sniegourotchka dans la Féerie "Rêve de Neige" jouée en 2006 et 2007 (j'aime le rappeler car Marion n'excelle pas uniquement au piano, elle est aussi une talentueuse danseuse)

3 commentaires:

  1. Merci de ce très très beau billet.
    On sent l'émotion qui t'a portée tout au long de ce concert.
    Les mélodies françaises difficile exercice tant pour l'interprète que pour le public.
    Pour moi Jaroussky en est le meilleur interprète.
    Bises

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  2. Quel magnifique reportage ! et quel beau programme. Schumann ! Fauré !(son requiem me propulse dans les jardins du paradis) Albeniz ! Beethoven ! Tchaïkovski ! Tchaïkovski !!!
    Je vois qu'en musique aussi nous sommes sur la même longueur d'ondes. Les compositeurs de symphonies, concertos et poèmes symphoniques Russes, Slaves et Scandinaves sont mes préférés.

    Tes photos aussi sont très réussies.
    En résumé, un bonheur de lecture !

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  3. Merci à toutes les deux, Si j'avais un enregistrment je vous en aurait fait profiter, c'était enchanteur... Ces artistes sont généreux simples et extordinaires, Aleksandra est belle dans son coeur autant que pas sa voix. Du bonheur d'assister à leurs concerts.

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Merci pour votre petite touche de couleur...