mercredi 14 août 2024

PARIS... PARIS... PARIS...



Alexei Bogolioubov
Tour Eiffel, deNuit
1889





La Tour Eiffel dans la brume
Joue un petit air de marteau
Elle a pris pour enclume
Le soleil dans son bateau.

Raymond Queneau
"Petit Jour" poème paru dans "Le chien à la mandoline" 1965

Maxime Mauffra
Féerie Nocturne
Exposition Universelle de 1900

Raoul Dufy
Paris, la Seine 
1950




















































Quand le Soleil du soir parcours les Tuileries
Et jette l'incendie aux vitres du Château
Je suis la Grande Allée et ses deux pièces d'eau
Tout plonge dans mes rêveries !
Et de là, mes amis, c'est un coup d'oeil fort beau
De voir, lorsqu'à l'entour la nuit répand son voile
Le Coucher du Soleil, riche et mouvant tableau,
Encadré dans l'Arc de l'Etoile ! 
Gérard de Nerval
"Le Coucher du Soleil" issu du recueil "Odelettes" 1853



Carl Larsson
La Tour Eiffel en Construction
1888

(c) Bernard Buffet
Le Pont Alexandre lll et la Tour Eiffel
1988


Pierre Gaston Rigaud
Le Pont Neuf
1909
Fusain et Gouache


















































































C'est vrai, j'aime Paris d'une amitié malsaine,
J'ai parcouru le regret des vieux bords de la Seine
Devant la vaste mer, devant les pics neigeux,
Je rêve d'un faubourg plein d'enfants et de jeux
D'un coteau tout pelé d'où ma Muse s'applique
A noter les tons fins d'un ciel mélancolique
D'un bout de Bièvre, avec quelques chants oubliés
Où l'on tend une corde aux troncs des peupliers
Pour y faire sécher la toile et la flanelle
Ou d'un coin pour pêcher dans l'Île de Grenelle
François Coppée
"C'est vrai j'aime Paris" tiré de "Les Humbles" 1872



Henri le Sidaner
Place de la Concorde
1909


Ludwik de Laveaux
Opéra de Paris, la Nuit
1892-93













































Gaston de Latouche
Place de la Concorde, le Soir
Vers 1900


























Jean Béraud
Modiste sur le Pont des Arts
Vers 1890




















Dans chaque rue,
Plus parcourue
La foule accrue
Grossit tout à coup :
Grands, valetaille,
Vieillards, marmaille,
Bourgeois, canaille
Abondent partout.

Ah quelle cohue !
Ma tête est perdue,
Moulue et fendue,
Où donc me cacher ?
Jamais mon oreille 
N'eut frayeur pareille
Tout Paris s'éveille...
Allons nous coucher!

Marc-Antoine-Madeleine Desaugiers
2 dernières strophes de 
"Tableau de Paris à Cinq Heures du Matin" 1802




Jean Béraud
le Pont Neuf
Vers 1890























Sur le parapet du Pont-Neuf de Paris
Qui est si vieux, je m'accoude et je rêve
Un soir très doux d'Automne s'achève
Dans la musique des causeries.

Je rêve : un bateau-mouche léger file
Vers Auteuil ou vers Saint-Cloud ;
Un pêcheur prend un goujon au bout 
De son fil

Je rêve à celles aux airs menteurs d'amour
Qui sont passées et passeront
En fins corsets de guêpes de robes de velours
Sur le pont
.../...
Je rêve, dans l'air doré Notre-Dame s'élève
Et Henri Quatre sourit, seul, sur le vieux Pont
Par où belles et galants s'en vont
Je rêve...

Tristan Klingsor
"Sur le Pont Neuf" 1921




Fernand Toussaint
Pont Neuf, Paris
Avant 1955
Maximilien Luce
Le Louvre et le Pont du Carrousel
1890


Paul Louis Delance
La Tour Eiffel et le Champs de Mars
Janvier 1889
Camille Pissaro
Le Louvre
1900
Frits Thaulow
Le Pont Marie, Paris
1893




Luigi Loir
Le Pont Bourbon, le Soir
1900
George Garen
Embrasement de la Tour Eiffel
Exposition Universelle
1900

(c) Miroslav Scheib
La Tour



Jean Béraud
Au Parc Monceau
1887

André Barbier
Paris, vue du quai d'Anjou, de l'Ile Saint Louis et du Pont Marie
1903



jeudi 8 août 2024

L'IMAGINATION LUDIQUE DE GUISEPPE ARCIMBOLDO

Giuseppe Arcimboldo
Autoportrait
vers 1570



Qui ne connait pas les portraits composés de fruits, légumes, animaux, fleurs ou objets de Guiseppe Arcimboldo ! Même mon magasin de primeurs a des reproductions de ses portraits encadrées dans la boutique ! Arcimboldo avait d'excellentes flèches à son arc artistique, et il savait aussi réaliser des portraits autres que des célébrités de son temps en fruits et légumes, appelées "Têtes composites", mais l'artiste était espiègle et bien aimé de l'aristocratie et des cours de l'Europe du Seizième siècle, notamment des Habsbourg, ce qui fit sa gloire.



Giuseppe Arcimboldo
L'Empereur Maximilien II d'Autriche
Et son Epouse, l'Infante Marie d'Espagne et leurs Enfants
1553
Château d'Ambras - Innsbruck


Giuseppe Arcimboldo naquit en 1527 à Milan, ville où il mourut en 1593. Son père, le peintre miniaturiste Biagio Arcimboldo,  travaillait  pour le bureau de la Fabbrica du Duomo, la célèbre cathédrale de Milan. En 1549, Giuseppe commença à créer des vitraux, notamment l’Histoire de Sainte Catherine d'Alexandrie pour le Duomo. En 1556, avec Giuseppe Meda, il conçu des fresques pour la Cathédrale de Monza. En 1558, il dessina une grande tapisserie du Dormition de la Vierge Marie, exposée encore aujourd’hui dans la Cathédrale de Come. 


Giuseppe Arcimboldo 
Automne
1573



Et c'est à ce moment là que l'empereur Ferdinand 1er le remarqua, car l'artiste se fit rapidement connaître dans un autre domaine artistique grâce à son imagination ludique, qui le poussa à proposer des portraits composés de végétaux ou de fruits disposés de façon à reconstituer les traits humains au lieu de représenter ses modèles de manière traditionnelle. Ce qui tranchait avec les représentations conventionnelles de beauté. On n'avait jamais rien vu de tel auparavant ! Et ce fut ainsi qu'en 1562, il fut nommé peintre de la Cour de l'empereur romain germanique Maximilien II. 


Giuseppe Arcimboldo
Le Printemps
Série Les Quatre Saisons
1573
Musée du Louvre - Paris



L'artiste continua à travailler tout au long de sa vie pour les Habsbourg et les membres de leur cour. Rodolphe II fut même son mécène et disait de lui qu'il était le peintre le plus talentueux au monde. Arcimboldo était d'origine noble, mais même sans cela, l'admiration que Rodolphe II avait pour lui, contribua l'empereur à l'honorer d'un blason et du titre de comte palatin.


Giuseppe Arcimboldo

Vertumne
Rodolphe II de Habsbourg
1590
Château de Skokloster - Habo - Suède



Les portraits d'Arcimboldo exprimaient souvent une symbolique liée au métier ou à la personnalité du modèle, et repoussait les limites de l'esthétique acceptable. L'artiste aimait aussi personnaliser les saisons, les éléments, les ages de la vie...
Parfois, on frôlait la satyre politique ou la caricature, car certains contemporains du peintre ne semblent pas avoir eu un caractère très commode, cela faisait sourire ceux qui reconnaissaient les traits du modèle et fait encore sourire aujourd'hui.


Giuseppe Arcimboldo
L'Avocat
1566
Musée National de Stockholm


Mais l'espiègle Arcimboldo savait glisser quelques significations cachées dans ses portraits, comme ceux crées pour les fêtes et les banquets, car tous ces dirigeants aimaient exposer leurs richesses, et l'artiste ne manquait pas de se moquer de cet étalage en composant leurs portraits de nourriture abondante.

Jeux de mots visuels et illusions d'optique, tel était l'art du grand Arcimboldo, tombé dans l'oubli pendant quatre siècles avant de devenir l'icône des Surréalistes.




Giuseppe Arcimboldo
Le Bibliothécaire
1562
Chateau de Skokloster - Habo - Suède

Giuseppe Arcimboldo
Tête aux Quatre Saisons
1591
Collection particulière

Giuseppe Arcimboldo
L'Ortolano
(Le Jardinier)
1590
Cremone - Italie




Giuseppe Arcimboldo
Parédolie au panier de Fruits
1590
French & Cie New-York


Giuseppe Arcimboldo
Le Cuisinier
Tableau retourné et à l'endroit
1573
Musée National de Stockholm - Suède





samedi 6 juillet 2024

LE STYLE RENE GRUAU

René Gruau
1985



Elégance, classe, aucun qualificatif n'est de trop pour les illustrations et affiches de René Gruau. Peut-on parler de style ? Incontestablement oui ! Gruau, c'est un trait noir sans superflu, efficace et raffiné, qui parcourait le papier pour interpreter la plus mythique, la plus célébrée et la plus rayonnante des femmes, l'incarnation de l'esprit français : la Parisienne. Raison pour laquelle mon précédent billet sur René Gruau était uniquement centré sur les Parisiennes. Je vais m'attacher sur ce billet-ci, à l'artiste qu'était ce grand dessinateur publicitaire. 


(c) René Gruau pour YSL




(c) René Gruau
Arlequin




René Gruau
Marcel Rochas
Robe d'Après-Midi 
1946

Le Premier Siècle de René Gruau
Editions Thalia

Ouvrage à vous procurer si vous êtes, comme moi, une grand fan de l'artiste. On ne doit le trouver maintenant que sur Rakuten ou autre plateforme de ce genre...

(c) René Gruau
pour Givenchy 

René Gruau 1955
(c) René Gruau
Portrait de Catherine Deneuve
1990



J'en arrive à la petite surprise promise dans mon précédent billet... J'ai eu la joie de rencontrer monsieur Gruau. Je vais rendre hommage en passant à Monsieur Pierre Dardel, mon professeur d'anatomie artistique et de dessin d'Académie, directeur de mon école d'Art et néanmoins ami, (un petit merci cela ne mange pas de pain lol et me fait plaisir, car cet artiste m'a tout appris) car sans Pierre Dardel, je n'aurais pas eu la chance de croiser René Gruau. La toile qu'il nous confia cette année là en qualité d'invité d'honneur du Salon AMOPA, s'appelait "Le Choix" et j'ignorais à cette époque que le grand dessinateur de publicité et de mode dont j'admirais le talent dans les magazines était aussi artiste peintre. Madame Gruau s'était occupée de tout, elle était l'épaule sur laquelle chaque artiste rêverait de s'appuyer, elle laissait à monsieur Gruau le loisir de parler avec ses admirateurs, le soin des dédicaces, elle s'occupait de tout le reste, gestion, logistique, organisation, questions pratiques... Deux personnes d'une extrême gentillesse, et le sourire de monsieur Gruau, revu un mois plus tard à la Galerie de Nesle, sourire accompagné d'un regard bleu pervenche, me laisse, de ces moments, de ces mots échangés, un excellent souvenir.




"Le Choix" (c) René Gruau
Photo Nathanaëlle C.

Dans cette oeuvre, (pardon pour le flou, c'est la photo du dessous, je n'ai pas mieux, j'avais surtout pris des vues d'ensemble et le numérique n'existait pas encore lol) on retrouve le goût de l'artiste pour la haute couture, la robe blanche étincelle, le tissu soyeux accroche la lumière d'une manière saisissante. On ne voit que ce personnage central, sur qui "le choix" s'est posé...


Photo Nathanaëlle C.