Il n'y a pas si longtemps, Norma a publié un tableau de John White Alexander sur son blog. Je me suis alors souvenu combien j'aimais sa peinture, ses portraits féminins, cette mouvance, ce vivant déployé des robes, aussi joli que le vent vif et frais dans les voiles des navires... L'Art de John White Alexander est d'une poésie totalement lyrique. Je vous propose de pénétrer dans sa peinture si subtile...
John White Alexander naquit en 1856 à Allegheny City, en Pennsylvanie (ville annexée à Pittsburg en 1907). Orphelin dès son plus bas âge, il fut élevé par ses grands-parents. Dès 12 ans, John entra dans le monde du travail, il fut jeune télégraphiste à Pittsburgh, mais ses talent pour le dessin attira l'attention de l'un de ses employeurs, qui l'aida à les développer.
Alors en 1875, à l'âge de 18 ans, John White Alexander s'installa à New York et entra à la rédaction de l'hebdomadaire des frères Harper pour travailler en qualité d'illustrateur et caricaturiste politique, en même temps que Joseph Pennell, Howard Pyle, Edwin Austin Abbey et autres célèbres illustrateurs américains. Après ces 2 ans d'apprentissage et d'acquis, il navigua vers l'Europe.
Un bref séjour à Paris, et ce fut en Allemagne, à la Kunstakademie de Munich, que sa formation d'artiste débuta, sous la houlette de l'artiste Hongrois Gyuka Benczur. Puis il rejoignit le cercle d'artistes de Frank Duveneck avec William Merrit Chase et Henri James, dans le village de Polling, en Bavière. Ses premiers paysages et scènes de genre des années 1875 portent l'empreinte du réalisme Munichois de Wilhelm Leibl. Son pinceau fluide ressemblait alors à ceux de Frans Hals et de Diego Velasquez, peintres qu'il admirait profondément. Le cercle d'artistes partit pour Venise, où Alexander profita des conseils de James Abbott Mac Neil Whistler. Puis, il poursuivit son apprentissage de l'Art à Florence, à Paris et aux Pays-Bas.
John White Alexander "Portrait en Gris" Musée d'Orsay |
John White Alexander "The Fancy Dress" (Le Déguisement) 1894 |
John White Alexander "Althea" 1895 |
John White Alexander "Noir et Rouge" 1896 |
John White Alexander "Une Rose" 1900 |
En 1881, l'artiste retourna à New York pour enseigner le dessin à l'Université de Princeton, il connu très rapidement le succès et la reconnaissance publique dès ses premières expositions de portraits où sa palette, plus en retenue, évoquait déjà les émotions dans l'ombre et le geste. Parmi ses modèles, on peut remarquer Oliver Wendell-Holmes, John Burroughs, Henry G. Marquand, RAL Stevenson, et McCosh, le président de l'Université de Princeton.
En 1889, sur une commande de Mme Jérémie Milbank, John White Alexander batit sa renommée par deux superbes portraits, l'un de Walt Whitman et un autre de Mr Milbank. L'artiste obtint un succès international dans les années 1890 grâce ses portraits de femmes idéalisées dans des intérieurs élégants. Son style affirme le potentiel décoratif de la peinture figurative dont la principale impulsion est esthétique et formelle plutôt que référentielle ou de représentation.
En 1891, John White Alexander vint vivre une décénnie à Paris où il gagna une reconnaissance internationale.
En 1893, sa première exposition au Salon de Paris, celles de l'Exposition Internationale Carnegie et du Salon des Peintres Graveurs et Sculpteurs furent d'éclatants succès. S'ensuivit l'élection immédiate de l'artiste à la Société Nationale des Beaux-Arts, moment à partir duquel de nombreux honneurs lui furent accordés.
John White Alexander - Panneau pour une Salle de Musique 1894 Detroit Institute of Arts Clic sur l'image |
En 1889, sur une commande de Mme Jérémie Milbank, John White Alexander batit sa renommée par deux superbes portraits, l'un de Walt Whitman et un autre de Mr Milbank. L'artiste obtint un succès international dans les années 1890 grâce ses portraits de femmes idéalisées dans des intérieurs élégants. Son style affirme le potentiel décoratif de la peinture figurative dont la principale impulsion est esthétique et formelle plutôt que référentielle ou de représentation.
John White Alexander "Le Bol Bleu" 1898 |
John David Alexander "La Robe Verte" |
En 1901, John White Alexander fut nommé Chevalier de la Légion d'Honneur et en 1902, il devint membre de la National Academy of Design, membre de l'Académie Américaine des Arts et Lettres, président de la Société Nationale des Peintres muraux. Parmi les récompenses qu'il reçut au cours de sa carrière, il faut compter la prestigieuse médaille d'or de l'Exposition Universelle de Paris en 1900 et celle de l'Exposition Universelle de Saint-Louis en 1904.
John White Alexander "Femme en Robe Rose" |
John White Alexander "Le Rayon de Soleil" dit aussi "La Violoncelliste" 1898 |
De retour aux Etats-Unis en 1904, élu à la présidence de l'Académie Nationale de Design de 1909 à 1915, Alexander ne cessa de s'impliquer dans le dévelopement et la promotion de l'Art, il fut mandaté pour créer de nombreuses et prestigieuses fresques murales.
Beaucoup d'oeuvres de John White Alexander sont aujourd'hui exposées dans les musées et les monuments publics d'Europe et des États-Unis, dont le Metropolitan Museum of Art, le Brooklyn Art Museum, le Los Angeles County Museum of Art, le Musée des Beaux-Arts, de Boston, l'Institut Butler, et la Bibliothèque du Congrès à Washington DC. En outre, dans le hall d'entrée du Musée d'Art de l'Institut Carnegie à Pittsburgh, une série de peintures murales d'Alexander intitulé «Apothéose de Pittsburgh" (1905-1907) couvre les murs de l'atrium et des trois étages.
John White Alexander "Jeune Femme se Coiffant" 1890-95 |
John White Alexander épousa Elizabeth Alexander Alexander, à qui il avait été présenté en partie à cause de leur nom de famille commun. Elizabeth était la fille de James Waddell Alexander, président de l'Equitable Life Assurance Society au moment du scandale Hyde Ball. Le couple eut un enfant, le mathématicien James Waddell Alexander II. John White Alexander décéda à New-York, le 31 mai, à la fin du printemps de 1915.
John White Alexander Portrait de Mrs. Herman Duryea -1900 |
John White Alexander "Repose" 1895 MET |
"Portrait d'une Dame" fut peint pendant la période parisienne d'Alexander. Temps où les portrait de dames furent sujet favori. Ce portrait est caractérisé par une simplification et un aplanissement des formes, d'élégants contours linéaires et une compostion assymétrique. La palette est discrete et limitée, avec un seul ton dominant. On peut remarquer là l'influence pénétrante de James Abbott Mac Neil Whistler, maître de l'Art pour l'Art.
John White Alexander "The Ring"( La Bague)1911 Metropolitan Muséum of Art |
Etude psychologique pour "The Ring" (La Bague). Le pinceau devenait moins pictural, plus soucieux de proposer des formes diffuses, presque abstraites. Pour ses oeuvres, John White Alexander adopta une toile à très gros tissage, dont la texture fut un élément important dans le rendu de ses oeuvres.
John White Alexander Isabella" ou "Le Pot de Basilic" 1897 Boston - Museum of Fine Arts |
Tout au long de sa carrière, Alexander favorisa la compositions avec un seul ton sur un fond fortement contrasté. Le contour sinueux et curviligne de l'héroïne "Isabella" ou "Le Pot de Basilic" (1897) évoque les formes contemporaines de l'Art Nouveau. Comme les Symbolistes, Alexander chercha par le geste et la lumière à intensifier le traitement sensuel du sujet.
John White Alexander "Nature Morte aux Plumes et Jarres de Gingembre" |
Un billet qui fait rêver les petites filles que nous sommes encore un peu...
RépondreSupprimerMerci, Nathanaëlle et très belle journée !
J'adore "Repose" !
Bises.
Perso je n'aime pas porter de robes, mais c'est la lumière posée sur les tissus et l'élégance des plis et des sujets qui est superbe ici.
SupprimerBon week-end Norma !
Bises
Quelles merveilles...
RépondreSupprimerN'est ce pas ...
SupprimerBises Josette, bon WE !
pour rêver...
RépondreSupprimeret admirer le talent de l'artiste...
Supprimercette série est magnifique, merci!
RépondreSupprimerLa delicatesse de cet artiste est remarquable.
SupprimerD'après ce que tu montres ici, John White Alexander mérite d'être sacré peintre de la féminité ! Tous ces tableaux dégagent une exquise sensualité, plus ou moins voilée, mais bien présente dans les ondulations des formes, des chevelures, ou des plis des robes. De plus, j'ai rarement vu la volupté du pelage des chats aussi bien rendue en si peu de coups de pinceau.
RépondreSupprimerOui, vraiment un grand peintre de la femme et des chats, ce Monsieur Alexander ! Je suis fascinée.
Un mot encore avant de me sauver (car il est l'heure de passer à table !). Isabelle et le pot de basilic, voilà un titre aussi énigmatique que la source de lumière dans cette toile. On dirait qu'Isabelle cache une lampe sous sa robe :)
Grand merci pour cette merveilleuse découverte, Nathanaëlle.
Bisous et beau dimanche dans ta contrée
Entièrement d'accord avec toi pour sacrer cet artiste "peintre de la féminité".
SupprimerOui, c'est surtout le chat du tableau "Noir et Rouge" qui est particulièrement bien réussi.
Oui, la lumière "d'Isabelle et le Pot de Basilic" est très délicate, elle est posée à mi-hauteur du sujet, et cela donne en effet cette impression que la source émane de dessous. Les tableaux sont extrêmement bien pensés et formidablement exécutés.
Bises et bon week-end Tilia !
Dear Nathanaelle,
RépondreSupprimerBeautiful painting, beautiful ladies & lovely dresses! Thank you for introducing me to John White Alexander.
Happy weekend,
Madelief x
Dear Madelief,
Supprimeryes, a wonderful painter ! A lot of élegance and subtlety in these paintings.
Nice Week-end !
Quel merveilleux billet où les femmes sont sublimées ! Je ne sais lequel je préfère, tous dégagent une telle sensibilité, comme Tilia je suis fascinée, un faible pour les deux toiles aux chats noirs !
RépondreSupprimerJ'ai vu un très beau pastel sur Venise, en lien un billet que je ne connaissais pas, j'y retourne.
Merci à toi pour ce partage
Je t'embrasse
Danielle
L'Art de cet artiste est effectivement très subtil, on ne peut qu'être fascinée. Le premier des 2 chats est vraiment extraordinaire. La lumière fait tout et elle est extrêmement bien posée, bien placée.
SupprimerHeu..Où est on lien vers ce pastel ? lol
Bises
Je suis complètement fan de ces tenues ; c'est la classe et la féminité dans toutes leurs splendeurs
RépondreSupprimerMerci ma Nath pour ces moments de rêve
Affectueusement
Rose
Cela ne me tente pas de porter ces tenues, lol mais les silhouettes sont superbes et l'élégance de ces tableaux est fascinante.
SupprimerBises chatfectueuses
Un bon peintre, bien doué pour peindre les femmes dans toute la splendeur du siécle passé.Sa formation a été solide, fruit de beaucoup de travail. Il a certainement bénéficé de relations, mais quand on a du talent.
RépondreSupprimerBlogalatil
Bienvenue Blogalatil,
SupprimerLes lumières sont splendides, et la lumière fait beaucoup pour la beauté et l'atmosphère du tableau.
Dans le milieu de l'Art, c'est chaque jour qu'il faut creuser sa place, les relations ne font pas l'artiste. Le parcours d'un artiste, c'est chercher, chercher, chercher la lumière. 20% de talent et 80% de travail.
Bon week-end !
C'est vrai que ces robes sont très très longues... Je ne saurais laquelle choisir ! Je suis en amour avec le tableau nommé "Isabella", j'aime sa modernité. Belle journée à toi. brigitte
RépondreSupprimer"Isabella" est magnifique, outre sa modernité, la lumière est superbement interessante.Les robes osnt longues mais les canons sont respectés, cete impression est renforcée à cause de la vue légèrement en contre plongée, comme dans "Repose".
SupprimerBisous et bon dimanche Brigitte !
Beaux reflets de la mode à cette époque ! Je ne connaissais pas ce peintre : heureusement que tu es là (et aussi norma), ainsi, je me coucherai moins bête ce soir !
RépondreSupprimerBiseeeeeeeeeeeeeees de Christineeeeeeeeeeeeee
Il y a quelques artistes que j'ai découvert grâce au net, on ne peut tout savoir lol Je ne connaissais pas toute l'oeuvre de John White Alexander, mais le tableau d'Orsay m'avait beaucoup plu la première fois que je l'avais vu. C'est comme cela, de fil en aiguille, ou plutôt, de pinceau en pinceau, que l'on cherche à en savoir un peu plus lol
SupprimerBisous
Un véritable défilé organisé par le grand couturier Alexander et moi en rêvant , je me vois princesse choisissant quelques modèles pour la nouvelle saison...J' ai donc choisi :
RépondreSupprimerPortrait en gris
La femme en robe rose
jeune femme se coiffant...
On me fera certainement un prix..? :-))
Merci Nath pour tant et tant de découvertes...
De tout coeur je t' embrasse
Ah le "portrait en gris" est sublime !
SupprimerExcellent choix de robes en couleurs ! lol
Bisous et doux dimanche Mathilde
I really like long dresses, cheers Nathanaelle.
RépondreSupprimerJohn White Alexander also likes long dresses... :D
SupprimerCheers Bob and nice end of sunday
Je croyais avoir mis un commentaire pour te dire que parmi toutes ces belles je préfère celle qui se coiffe ! Quel beau geste sublimé par l'artiste !!! J'aurais préféré une robe bleue ou blanche mais....
RépondreSupprimerBelle journée
Bises
Non, désolée, je les ai tous validés, celui-ci est le seul. Par contre, je réponds un peu en retard, j'en suis navrée.
SupprimerCe tableau est superbe, le geste est vivant. Oui, le vert n'est pas non plus ma couleur favorite lol
Bisous et belle fin de dimanche Martine
Le portrait de la Dame en gris m'a particulièrement touchée. Savez-vous quelle est l'identité de la femme sur ce tableau ?
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