Pekka Halonen "La Berge" 1897 Photo : Office de Presse de l'Ateneum Taidemuseo |
* paratiisi : paradis
Pekka Halonen "Kevattulva" 1896 |
Pekka Halonen "Tomates" 1913 |
Pekka Halonen |
L'artiste Finlandais Pekka Halonen naquit dans une famille rurale au nord de la province du Savo, à Lapinlahti le 23 Septembre 1865. Vers la fin du XIXe siècle en Finlande, il était inhabituel que le fils d'un agriculteur devint artiste, mais grâce à ses dons naturels, Pekka Halonen développa cet intérêt précoce pour les Arts et la culture, à travers l'influence de ses parents. Son père, Olli Halonen était également doté de talents artistiques. Tout en dirigeant sa ferme, il travaillait comme peintre décorateur et réalisait des commandes de la part des églises. Adolescent, Halonen accompagna souvent son père lors de ces "voyages en peinture" qui peuvent être considérés aujourd'hui comme son initiation à l'Art. Sa mère, Wilhelmiina (Miina), profondément pieuse et douée pour la musique, était une compositrice accomplie et jouait du Kantele, elle transmit sa passion pour la musique classique et la litterature à ses enfants. De sa mère, Pekka Halonen hérita son amour pour la Nature.
De 1886 à 1890, Pekka Halonen étudia à l'Ecole dessin de la Société des Arts Finlandais à Helsinki. Il en sorti diplômé au printemps de 1890 et reçu une bourse afin de poursuivre ses études à l'étranger. A l'instar de beaucoup d'autres artistes finlandais de sa génération, il fit ses bagages et partit en 1891 pour Paris où il entra dans des écoles d'Art privées : l'Académie Julian (ateliers de Jules Lefebvre et de Jean Benjamin Constant) et l'Académie Colarossi en 1893.
"Niittomiehet" (Les Faucheurs) 1891 collection particulière tableau où l'on retrouve nettement l'influence de Bastien Lepage |
Pendant cette période, il peignit deux célèbres tableaux d'esprit naturaliste et pleinairiste, inspirés de l'Art de Jean-François Millet, de Camille Corot et de Jules Bastien-Lepage : "Les Faucheurs"(1891) et "Le Joueur de Kantele"(1892), de veine plus réaliste. A l'Académie Vitti, avec son compatriote Väinö Blomstedt, il bénéficia pendant 2 mois de l'enseignement de Paul Gauguin, de retour de Tahiti, dont il transposa plus tard le style des visions tropicales sous les lattitudes nordiques, selon les conseils du maitre, afin de mieux implanter ses racines finlandaises dans la peinture.
Aux années parisiennes, succèda, en 1896-97, un voyage en Italie, notamment à Florence. L'Art de la Renaissance, et en particulier les oeuvres de Masaccio et de Giotto di Bondone, furent déterminants pour l'élaboration d'un style pictural monumental inspiré de la fresque.
Pekka Halonen "Jeune Fille Italienne" 1894 |
Pekka Halonen "Iltatunnelma" (Humeur du soir) 1896 |
Halonen dépeint ses compatriotes avec honnêteté et sensibilité, il possédait le remarquable don de comprendre l'authenticité de l'identité finlandaise et de la transmettre dans ses oeuvres.
Pekka Halonen "Tyttö Rannalla" la fille devant la plage (portrait de Aino Mäkinen) 1901 |
Pekka Halonen "Tuonen Lehto" 1902 |
Pekka Halonen "Kahvinkeittäjä" portrait de Maija Halonen épouse de l'artiste - 1916 |
En 1895, Pekka Halonen épousa Maija Mäkinen, jeune étudiante en musique. Ils vécurent dans plusieurs endroits avant de s'installer dans la paisible ville de Tuusula en 1898. Là, Pekka Halonen pratiquait le ski et la peinture aux alentours du lac, près de Järvenpää. Il tomba amoureux de ce lieu parfait pour installer sa propre "petite cabane", elle devint plus tard l'imposante villa de bois connue sous le nom "Halosenniemi". Achevée en 1902, Halosenniemi avait été dessinée et conçue par Pekka Halonen lui-même et par son frère, Antti Halonen.
Pekka Halonen "Halosenniemi" maison de l'artiste |
Lorsqu'il eu enfin son propre studio, Halonen se consacra à la peinture dans la paix et le calme de la campagne. Au fil des ans, la famille de Maija et de Pekka Halonen augmenta jusqu'à 8 enfants, 4 filles et 4 garçons. Ils vivaient modestement mais heureux à Tuusula. Maija Halonen effectuait un dur travail, outre s'occuper de ses enfants, du potager, elle créait et cousait des vêtements, mais etait également traductrice en langue finnoise de littérature italiene, norvégiene, suédoise et allemande.
Pour Pekka Halonen, le paysage autour de Halosenniemi devint une source inépuisable d'inspiration. Beaucoup de ses peintures représentent des scènes ordinaires de son environnement et de son quotidien, tels que "Sauna dans la Neige" (1908), qui retrace de façon saisissante le calme et le parfum subtil de la neige fraîchement tombée. À Tuusula, Halonen possedait un large cercle d'amis artistes et ses proches lui fournissaient une source quotidienne de stimulation sociale et culturelle.
Dans une interview publiée dans "Nya Pressen" en 1932, Pekka Halonen disait : "L'Art ne doit pas user les nerfs comme du papier de verre, il doit produire un sentiment de paix. Depuis ma jeunesse, j'ai été incapable de penser qu'il en soit autrement. Je n'ai jamais peint pour qui que se soit, mais pour moi-même. La recherche de la paix et de l'harmonie à travers mon Art sont devenues, pour ainsi dire, partie intégrantes de ma religion. La nature est mon inspiration. Depuis plus de 30 ans, j'ai vécu au même endroit, entouré de forêts. Je me sens comme si j'avais le Louvre et le monde entier sous mes yeux, comme si les plus précieux trésors artistiques etaient ici, devant ma porte. J'ai besoin de conduire mes pas dans la forêt pour voir les plus merveilleux chefs-d'œuvres jamais créés, et je ne demande rien d'autre. Mes toiles ne sont pas «naturalistes», même si je fais de mon mieux pour représenter le plus fidèlement la nature. La nature est le squelette, la chair de la peinture est son atmosphère, l'ambiance est tout. Qu'elle provienne de moi ou de l'extérieur, je ne peux pas le dire. Je ne perds pas de temps à réfléchir sur les problèmes, je viens juste de sortir, et un beau jour je pourrais trouver ce que je cherchais, et puis je sais tout simplement ce que mon pinceau doit saisir sur la toile. "
Pekka Halonen" Kevättalvi" 1909 |
Dans une interview publiée dans "Nya Pressen" en 1932, Pekka Halonen disait : "L'Art ne doit pas user les nerfs comme du papier de verre, il doit produire un sentiment de paix. Depuis ma jeunesse, j'ai été incapable de penser qu'il en soit autrement. Je n'ai jamais peint pour qui que se soit, mais pour moi-même. La recherche de la paix et de l'harmonie à travers mon Art sont devenues, pour ainsi dire, partie intégrantes de ma religion. La nature est mon inspiration. Depuis plus de 30 ans, j'ai vécu au même endroit, entouré de forêts. Je me sens comme si j'avais le Louvre et le monde entier sous mes yeux, comme si les plus précieux trésors artistiques etaient ici, devant ma porte. J'ai besoin de conduire mes pas dans la forêt pour voir les plus merveilleux chefs-d'œuvres jamais créés, et je ne demande rien d'autre. Mes toiles ne sont pas «naturalistes», même si je fais de mon mieux pour représenter le plus fidèlement la nature. La nature est le squelette, la chair de la peinture est son atmosphère, l'ambiance est tout. Qu'elle provienne de moi ou de l'extérieur, je ne peux pas le dire. Je ne perds pas de temps à réfléchir sur les problèmes, je viens juste de sortir, et un beau jour je pourrais trouver ce que je cherchais, et puis je sais tout simplement ce que mon pinceau doit saisir sur la toile. "
Pekka Halonen "Koivikko" 1908 |
Pekka Halonen "Talvimaisema"(paysage de neige) |
Pekka Halonen décéda le 1er Décembre 1933 à Halosenniemi, une nuit où la tempête renversa le petit sapin qu'il avait immortalisé sur son dernier paysage. Dans le cimetière près de l'église de Tuusula, sa pierre tombale fut sculptée par son cousin, l'artiste Emil Halonen. Maija Halonen mourut en 1944. En 1949, Halosenniemi fut vendue à la municipalité de Tuusula, sous la condition d'en créer un musée.
Pekka Halonen "Lumisia Männyntaimia" (Jeunes pins enneigés) 1899 |
Pekka Halonen "Kesamaisema" 1915 |
Rantatie, Tuusula
Source images: site musée de Tuusula et musée d'Helsinki
http://www.tuusula.fi/museot/halosenniemi/index.tmpl?numero=33554432
Pekka Halonen "Lukeva Tyttö" (Jeune fille lisant) 1918 |
Pekka Halonen "Maalaus Suvanto Kotakoskessa vuodelta" 1929. |
Pekka Halonen "Kevättalvea Myllykylässä" 1898 |
Meravigliose,thank you Nathanaëlle!
RépondreSupprimerI like the first one "La Berge"
your blog is a source of inspiration!
Bonne journée
bisous
Matteo
Grazie mille Matteo ! I love this painting also "La Berge" : the water is wonderful.
RépondreSupprimerNice day for you,
Kisses,
Nath.
Encore une belle découverte pour moi.J'aime beaucoup le premier tableau et "le jeu" de l'eau mais les tomates me plaisent et l'atmosphère des autres toiles me convient bien aussi.
RépondreSupprimerDanielle
Encore un joli billet dont tu as le secret !
RépondreSupprimerUn découverte pour moi. J'aime bien sa période "française" : les faucheurs et italienne, le portrait de la jeune femme. Son tableau intitulé "Kevättalvi" me touche particulièrement. Sa phrase "je n'ai jamais peint pour qui que ce soit, mais pour moi-même" m'interpelle ! Je pense qu'il y a beaucoup d'artistes qui pensent la même chose, mais est-ce réellement possible ? Où s'arrête le rêve et la réalité ?
bisous
Magnifique billet ! une belle présentation d'un peintre que je ne connaissais pas (un de plus !). Heureusement que tu es là pour me faire découvrit tous ces merveilleux tableaux des peintres scandinaves.
RépondreSupprimerLa vidéo aussi est fabuleuse. C'est la première fois que je vois une vidéo HD, en 1080 de large, sur internet. En plein écran c'est superbe !
Un bémol cependant, concernant la musique d'accompagnement, la personne qui l'a postée aurait été plus inspirée si elle avait choisi Sibelius plutôt que Vivaldi. Mais vu la qualité des images, on lui pardonne ;-)
Parmi les tableaux que tu présentes, j'aime tout particulièrement les paysages (tous aussi poétiques les uns que les autres) ainsi que "Le Joueur de Kantele" et "Le Violonneux".
Encore merci pour ce réjouissement pictural, bisous et bonne fin de soirée.
Un peintre peu connu en France
RépondreSupprimerOh oui là aussi on pense à Bastien-Lepage encore,on dit aussi Puvis de Chavannes mais j'avoue que j'ai plus de mal à rapprocher ces deux peintres.
Tuonen Lehto et Départ pour la guerre que j'ai pu voir ailleurs rappellent vraiment Gauguin
Merci encore une fois pour ces billets si intéressants
Bises
@ Danielle :
RépondreSupprimerLe premier tableau ("la Berge") est d'une beauté incroyable, les peintres du Nord "avaient l'oeil" lol mais on ne peint pas qu'avec ses yeux, le coeur doit s'insinuer aussi sur la toile, je pense que Pekka Halonen n'est pas en reste malgré qu'il déclarait n'avoir jamais peint pour autre que lui-même mais, je suis OK avec sa passion pour la nature.
sympa les tomates !
Bisous et Belle soirée !
Nath
@ Danielle :
RépondreSupprimerLa jeune fille Italienne a un charme extra. "Kevättalvi" (littéralement : Hiver printanier mais je ne suis pas experte en finnois lol) représente Halosenniemi, la maison familiale d'Halonen devenue musée aujourd'hui. C'est très réussi... il savait rendre les différentes valeurs de blanc de la neige d'une manière incroyable, il y a un autre artiste que j'admire également c'est Fjaestad, on dirait des paysages de contes de fées.
En effet, je vois que ce détail sur le discours d'Halonen ne t'a pas échappé non plus, j'ignore si cet artiste avait un égo surdimentionnné, je ne crois pas car il n'aurait pas dit ce qui suit dans sa déclaration, s'est-il mal exprimé ou s'est t-il reellement occupé de son seul plaisir, nul ne le saura, mais le résultat est là : une admiration pour la nature évidente et une oeuvre magistrale. Oui il y a des artistes nombrilistes... C'est ce que je disais à Danielle plus haut, si on ne met pas un peu de coeur et de générosité dans l'oeuvre... Il n'en ressort rien, et Halonen a donné, a aimé, cela se voit.
Bisous
@ Tilia :
RépondreSupprimerDu Vivaldi pour un artiste du Nord ne colle pas trop dans l'absolu. Certes, Halonen appelle des sonorités nordiques, mais, la personne qui a réalisé la vidéo a peut-être jugé, vu la splendeur et la richesse des oeuvres d'Halonen de l'accompagner par des notes latines, Sibelius est plus solennel (or son "Finlandia" est de toute beauté, voire grandiose), bon, c'est un choix... Je ne lui cherche pas d'excuses lol ni de poux lol (perso, j'aurais fait comme toi, mais c'est Edvard Grieg à qui je pense en premier, il me met en joie, ah son "Matin" de Peer Gynt ! Wooow !)
Le Violonneux est extra, on imagine une soirée au coin du feu en Finlande... On y est...
Ls paysages de neige de neige ou non sont le point fort de l'artiste. On est séduit.
bisous et belle nuit ! :D
@ Françoise :
J'ai découvert Pekka Halonen lors d'une expo au Petit Palais... Il y a... oopss... des années... Lui et bien d'autres, mon interet pour les peintres du Nord n'a jamais cessé, j'ai profité des connaissances d'une amie Norvégienne afin d'en savoir un peu plus et d'obtenir plus de documents. (j'avais déjà écrit un billet sur Halonen il y a 2 ans mais j'avais moins de documents et d'infos).
L'influence de Bastien-Lepage est évidente sur les Faucheurs. Je ne vois pas de lien pictural avec Puvis de Chavannes... ?!?
Tu as vu "Tuonen Lehto" euh...de visu ? (oui on retrouve vraiment le trait de Gauguin), il semble très grand...souvent les peintres du Nord ont peint des tableaux gigantesques, à l'instar des "Chutes de Mantykoski" d'Askeli Gallen Kallela (un autre de mes chouchous lol) et d'autres fois, on les imagine immenses par leur mise en scène et ils n'exèdent pas un 10 P, (Les chutes je les ai eue en face de moi, j'ai été impressionnée par leur beauté et par la poésie de ces cordes dorées, mais également par la taille du tableau, on en reparlera de Gallen Kallela, outre un billet déjà publié, j'ai d'autres choses à dire sur lui ! lol)
Merci Françoise et belle nuit !
Bisous
Nathanaëlle
Hi Nathanaelle,
RépondreSupprimerThank you for introducing me to a painter I have never seen work of before! I am a bit ashamed to admit that his name doesn't ring any bells at all. His paintings look beautiful.
Have a lovely weekend!
Lieve groet, Madelief x
Hélas non je n'ai vu Le départ pour la guerre de sur internet mais je trouve vraiment une appartenance à Gauguin
RépondreSupprimerJe suis contente de ne pas être la seule à ne pas trouver de lien avec Puvis de Chavannes ,j'ai pourtant lu cela pluseiurs fois
Bonne journée
Bises
To Madelief :
RépondreSupprimerI am happy that you like the Paintings of Pekka Halonen. I discovered this artist a few years ago during an exhibition at Petit Palais in Paris, many works of Scandinavian painters were gathered and my interet is not stopped since this moment.
Nice new week (in your fairy garden !)
xxx
Nathanaëlle
@ Françoise :
Je pense comme toi : aucun lien pictural avec Puvis de Chavannes, ces deux styles n'ont rien en commun, c'est certain, il y a tout et n'importe quoi sur le net, faut se méfier lol. J'ai cherché le tableau dont tu me parles "le départ pour la guerre" en traduisant la demande en finnois, je ne le trouve pas. Bon, j'essaierai de nouveau plus tard. Merci pour cette info, c'est un tableau que j'aimerais découvrir.
Bonne continuation pour tes vacances Lotoises...
Bisous xxx
Nathanaëlle
Tu pourras le voir sur le lien suivant
RépondreSupprimerhttp://www.latribunedelart.com/deux-expositions-a-helsinki-pekka-halonen-1865-1933-et-isaac-wacklin-1721-1758-article001012.html
Bises bonne soirée
Une vision complète de la vie et de l'oeuvre du peintre! Je suis heureuse de redécouvrir grâce à toi cet artiste que j'avais vu moi aussi à l'exposition de Paris. Ce qu'il déclare sur l'art qui doit apporter la paix est très vrai dans son cas. C'est pour cela qu'il est si agréable de plonger dans un de ses tableaux, surtout dans les paysages de neige qui procurent un sentiment d'apaisement... silence, calme, beauté...
RépondreSupprimerHallonen comme la plupart des artistes recherchent la paix dans leurs oeuvres, lui parvient à donner tout de suite ce bonheur au spectateur, même si, comme tout artiste, il s'est "bagarré" avec sa toile pour en tirer, faire jaillir cette plenitude qu'il ressentait en lui face à sa Finlande natale.
SupprimerMerci Claudialucia, bisous et douce semaine !