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(c) Kanako |
François Morel, c'est toujours frais, piquant, merveilleusement bien écrit, même si le sujet ne nous appelle pas tout de suite, on le lit ou on l'écoute car on est sous le charme, c'est un poète qui s'adresse à nous...
Un peu sur le ton de ses "Habits du Dimanche", il s'agit de théâtre avec Hyacinte et Rose, cette nouvelle pièce sent bon les fleurs coupées et la douceur de vivre... Une grand mère bigote, un grand père "coco", racontés par leur petit fils devenu adulte. Ils ne s'entendaient sur rien, sauf sur l'amour des fleurs. François Morel nous conte leur histoire avec des mots émouvants, doux comme du miel...
Dans cette pièce, le comédien et scénariste distille aussi un message de vie : "C'est bien de dire aux gens que l'on aime, qu'on les aime tant qu'ils sont vivants"
Théâtre de l'Atelier à Paris, jusqu'au 11 décembre, François Morel en scène avec le musicien Antoine Sahler.
Extrait :
"C’est bien simple : Rose et Hyacinthe, mariés depuis quarante-cinq ans, ensemble depuis toujours, ne s’entendaient sur rien.
Hyacinthe était coco, Rose était catho. Hyacinthe aimait boire, Rose aimait manger.
Hyacinthe aimait la bicyclette, la pêche à la ligne, le vin rouge, la belote et les chants révolutionnaires. Rose préférait les mots-croisés, le tricot, l’eau de Mélisse, les dominos et les cantiques.
Hyacinthe aimait traîner… À table, au lit, au bistrot, avec les copains, sur un banc, dans un champ, sur les talus, à observer les nuages...
"Tu n’es qu’un Père Traînard" lui disait Rose qui était toujours la première debout, la première couchée, la première assise à table, la première levée de table, le repas à peine terminé déjà devant l’évier à nettoyer sa vaisselle.
"Madame Gonzalès" l’avait surnommé Hyacinthe. En souvenir de Speedy. Ils avaient dû s’aimer mais c’était il y a longtemps. Il est même probable qu’ils aient pu faire l’amour.
L’existence d’une descendance de douze enfants, de neuf petits-enfants le laisserait fortement supposer.Moi, j’étais un de ces neuf. Chaque année, le petit parisien que j’étais venait à la campagne dans le but de se refaire une santé.
Mon enfance est remplie de vaches, de bouses, de rivières, de chênes séculaires, de toiles cirées, de cidres bouchés, de poules dans les cours, de pots de confitures sur les armoires. Et d’hortensias bleus. Et de camélias blancs. Et de rouges coquelicots. Et de tulipes multicolores.Parce que le seul sujet qui réunissait notre mémère abondante et notre rouge papy, c’était l’amour des fleurs.Tous les souvenirs, toutes les sensations, toute la connaissance, toutes les émotions que je garde de mes grands-parents sont liés aux fleurs. Toutes mes pensées… "
Et si vous ne pouvez vous rendre à Paris,
il existe le livre aux Editions Thierry Magnier,
Peintures de Martin Jarrie, textes de François Morel :
BA_V2_11_09 from
Captavideo on
Vimeo.
Et dans son actualité, un livre "Je rigolerais qu'il pleuve", sortira le 24 septembre, recueil de chroniques accompagnées de quelques billets inédits...
"Auditeur assidu, attentif écouteur, ponctuel allocutaire, je t’imagine. Dans ta voiture ou dans ta salle de bains, dans ton lit ou dans ta cuisine, je te suppose. Tu prêtes l’oreille et tu t’interroges. "De quoi va-t-il nous parler cette semaine ?" Oui, car c’est la question que se pose chaque vendredi matin la France branchée sur France Inter. "Comment va-t-il nous faire réfléchir en nous amusant ? Comment va-t-il nous émouvoir en nous bousculant ? " Voici résumées les interrogations de la France la plus sagace, la plus éveillée, la plus dégourdie." Source : Denoël